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Face à la flambée des prix des carburants, Xavier Bertrand, Président de la région Hauts-de-France, demande un coup de pouce à l’État en faveur des automobilistes. Le Ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s’y est fermement opposé, soulignant que cette mesure coûterait bien trop cher aux finances publiques.
Le débat sur les prix des carburants en France continue de susciter des réactions vives, avec des positions clairement définies de part et d'autre. De nombreuses voix se font entendre et souhaitent réformer profondément la fiscalité sur les carburants routiers pour faire baisser durablement les prix à la pompe.
Le seuil symbolique de 2 euros le litre a déjà été dépassé dans de nombreuses stations-service. Le prix moyen du sans plomb 98 (E5) a atteint ce mardi 5 septembre les 2,001 €/l en France. Soit une hausse de 22,90 % sur un an.
Récemment, c’est le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand qui plaidait en faveur d'une réduction sur les prix du carburant.
"On est en train de nous habituer à un litre grosso modo à deux euros. Il nous faut au moins 15 à 20 centimes d'euros de ristourne par litre de carburant”, a-t-il déclaré sur le plateau de France Info.
Avec l’envolée des prix, le pouvoir d’achat des automobilistes a été sérieusement impacté, et les français ont de plus en plus de mal à suivre. Xavier-Bertrand espère ainsi rendre "le coût du carburant un peu plus supportable", jugeant qu’une "nouvelle ristourne de la part de l'État indispensable".
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Le Ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a fermement rejeté cette proposition, arguant qu'elle n'était ni responsable ni en adéquation avec les engagements budgétaires du gouvernement.
Rappelons que le gouvernement avait déjà mis en place à l’automne 2022 une ristourne générale sur le prix des carburants de 30 puis 10 centimes, à laquelle il avait mis fin le 31 décembre après prolongations. "Au moment où l’inflation était la plus dure et la plus pénalisante pour nos compatriotes, nous avons fait ce choix-là", dont "le coût a été extrêmement élevé", a rappelé Bruno Le Maire. Cette mesure avait couté 7,5 milliards d’euros aux finances publiques mais avait profité aux ménages les plus aisés.
La nouvelle remise réclamée par Xavier Bertrand quant à elle, entraînerait un coût exorbitant pour le gouvernement, s'élevant à environ 12 milliards d'euros.
“Je pense que ce n’est pas une décision responsable, surtout à un moment où nous continuons à payer une partie de la facture des Français en matière d'électricité”, a rappelé Bruno Le Maire, faisant référence au bouclier tarifaire encore en vigueur dont la France doit sortir progressivement d’ici fin 2024. Celui-ci a par ailleurs engendré un coût de plus de 30 milliards d'euros.
Outre les considérations budgétaires, Bruno Le Maire a également invoqué des préoccupations environnementales, notamment sur la nécessité de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de s'engager dans une transition vers des sources d'énergie plus propres.
“On ne peut pas expliquer que le réchauffement climatique s’accélère, qu’il y a des incendies partout et des inondations qui pénalisent des millions de nos compatriotes, et dans le même temps continuer à accorder des remises et dépenser de l’argent public pour les énergies fossiles” avait-il rappelé.
Le budget alloué à l’écologie était par ailleurs de 26,5 milliards d'euros en 2023, contre 20,6 milliards dans la première loi de finances 2022 et 29,9 milliards selon la loi de finances rectificative votée à l'été.
Pour rappel, la France s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de transition écologique, tant au niveau national qu’au niveau européen avec l’adoption du paquet "Fit for 55", visant une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Pour financer la transition écologique, le locataire de Bercy a rappelé les pistes déjà évoquées pour financer la loi sur l'industrie verte à savoir : le verdissement de la fiscalité (suppression des niches fiscales sur les énergies fossiles, alourdissement des taxes et autres malus sur les véhicules thermiques) ; la mobilisation de l'épargne des Français avec notamment la création d'un nouveau plan d'épargne avenir climat ; le financement par les entreprises et enfin la mobilisation des banques. Cependant, il n’est pas certain que ces solutions alternatives soient suffisantes pour financer la transition. D’autant plus que ces augmentations de prix vont accroître la fracture entre la France rurale et les grandes métropoles. Des mesures devront être prévues pour accompagner les citoyens aux revenus modestes, particulièrement dans les zones rurales, pour favoriser l'achat de véhicules électriques.