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Avec la baisse de la sinistralité automobile pendant le confinement, certains assureurs comme la MAIF ou la Matmut ont mis en place des gestes commerciaux envers leurs assurés. Le 27 avril dernier, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait demandé aux assureurs de procéder à des remboursements d'assurance auto. La présidente de la FFA (Fédération française de l'assurance) Florence Lustman s'y oppose dans sa lettre de réponse.
« Face à la crise budgétaire à laquelle les ménages sont confrontés, l'UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics que les économies des assureurs bénéficient intégralement aux assurés », avait demandé l'association de consommateurs à travers un communiqué. Le constat est assez simple : pendant cette période de confinement, le trafic et le nombre d'accidents ont drastiquement chuté. Le nombre d'accidents corporels a baissé de plus de 40 % durant le mois de mars 2020, selon la Sécurité routière.
Mais pour l'UFC-Que Choisir, ce chiffre ne suffit pas car il prend en compte une période pré-confinement (pour rappel, le « Grand Confinement » a débuté le 17 mars 2020). Son estimation pour la seule période de confinement : les accidents auraient chuté de plus de 90 % suite aux mesures adoptées pour endiguer la pandémie de coronavirus COVID-19. Le scénario médian dressé par l'association estime à 2,2 milliards d'euros l'économie réalisée par les assureurs, soit une baisse de 50 euros pour les assurances auto et 29 pour les assurances moto.
Mais pour Florence Lustman, présidente de la FFA, cette demande traduit « une vision très dangereuse » de l'assurance et « contraire aux intérêts des assurés ». Elle rappelle dans sa lettre que, si elle confirme une baisse d'environ 75 % de la sinistralité automobile durant les deux mois de confinement, la demande de l'UFC-Que Choisir « porte atteinte au principe de la mutualisation des risques ». Elle ajoute : « Et c'est en cela qu’elle me parait particulièrement dangereuse car la mutualisation signifie que l'on répartit le risque dans l’espace et dans le temps. »
En outre, les assureurs craignent une hausse importante du nombre d'accidents automobiles durant le déconfinement. « La fin du confinement a vu une hausse très forte de l'usage des véhicules par les particuliers qui craignaient de prendre les transports en commun », a constaté la présidente de la FFA via l'exemple chinois. Elle poursuite : « Par ailleurs, des exemples de crise passées ont montré que les Français, faute de pouvoir partir à l'étranger, font généralement un usage accru de leurs véhicules durant leurs congés sur le territoire national. »
De plus, il faut prendre en compte les nombreux surcoûts liés à la crise sanitaire engendrée par le COVID-19. « La diminution du nombre de sinistres auto et MRH pendant le confinement est contrebalancée par les surcoûts liés à la crise sanitaire et par l'anticipation d'une hausse de la sinistralité post confinement », précisait Axa France dans une note, qui recense par exemple « la découverte de dommages au retour au domicile ou à la réouverture des locaux commerciaux ».
Il faut également se rendre compte que la sinistralité s'évalue sur une année entière et non une période de deux mois seulement. Si d'aventure les primes en assurance auto versées en 2020 étaient beaucoup plus importantes que le coût des sinistres, les compagnies d'assurance pourront baisser les tarifs pour l'année 2021 (à savoir que la Matmut a déjà gelé ses tarifs pour l'année prochaine). « Comme vous le savez, le marché français de l'assurance est parmi les plus compétitifs d'Europe et dans cette concurrence les assureurs répercutent les bons résultats dans leurs tarifs. C'est ainsi que fonctionne une assurance mutualisée efficace pour tous », explique Florence Lustman.
La présidente de la FFA a de surcroît rappelé à l'UFC-Que Choisir, qui invoquait l'article 113-4 du Code des assurances, qu'une « assurance est contractuellement souscrite pour une année, moyennant une prime convenue, et le respect du contrat est une obligation pour les deux parties ». Le passage utilisé par l'association de consommateurs stipulait que « l'assuré a droit en cas de diminution du risque en cours de contrat à une diminution du montant de la prime ».
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