Hier, mercredi 24 mars, le secteur de l’assurance présentait son état des lieux de l’année 2020. Et, contrairement à ce qu’ont pu laisser penser certains observateurs, l’exercice écoulé n’a pas été si profitable pour les assureurs, selon la Fédération française de l'assurance (FFA).
Certes, ces derniers ont réalisé des économies substantielles en raison de la baisse des sinistres liés aux restrictions de déplacements et aux différents confinements. À l’issue du premier, qui débutait il y a un an, les assureurs auto et habitation avait ainsi pu mettre de côté 2 milliards d’euros grâce à la baisse des demandes d’indemnisations (moins d'accidents automobiles, de pannes, mais aussi de cambriolages, etc.)
Mais ce que les assureurs ont économisé sur les contrats des particuliers, qui sont restés chez eux, ils l’ont dépensé pour indemniser les professionnels, qui, eux ont été touchés par la crise de plein fouet. Les branches dédiées à la couverture des entreprises et des pros, à la santé et à la prévoyance, ont vu leurs dépenses s’envoler.
Selon la FFA, les indemnisations de sinistres sur ces produits d’assurances professionnelles ont augmenté de près de 3 milliards d’euros sur l’année dernière. Ce contraste entre assurances pour particuliers et assurances pro se remarque par exemple sur l’assurance dommage.
L’activité de cette branche a progressé de 3% du côté des particuliers, mais elle a reculé de 1% du côté des entreprises : les premiers, contraints de rester chez eux, ont davantage couverts leurs biens, tandis que les secondes, contraintes à l’arrêt, ont eu moins de marchandises à assurer.
De plus, les assureurs ont eu également à indemniser les entreprises pour couvrir leurs pertes d’exploitation. Le sujet continue de faire débat, puisque de nombreux professionnels, qui se considèrent bel et bien couverts pour le risque pandémique, sont encore engagés dans des procédures judiciaires pour obtenir le paiement de ces indemnités. Toutefois, selon la FFA, le secteur a bien vu une augmentation des indemnisations versées en raison de ces contrats, destinés à couvrir les pertes des professionnels.
Pour revenir aux particuliers, les dépenses se sont aussi accrues du côté des assurances santé, toujours d’après la FFA. Cette donnée peut paraitre contre-intuitive, puisque les Français ont été nombreux à reporter leurs soins, notamment chez les spécialistes, en raison des interdictions de se déplacer. Mais les indemnisations des complémentaires ont néanmoins crû de plus de 4%, à 19,8 milliards d’euros.
Par ailleurs, d’autres événements non liés au Covid-19 ont également pesé sur les comptes des assureurs l’année dernière. La FFA met en avant « la hausse constante des dommages causés par les sinistres climatiques observée depuis plusieurs années », en particulier les épisodes de sécheresse, qui ont coûté plus de 3 milliards d’euros l’année passée.
Cet état des lieux adresse donc un message clair : le secteur assurantiel n’a pas échappé à la crise, en couvrant ceux qui la subissaient également, et sans compter d’autres événements et sinistres non-liés à la pandémie.
Selon la FFA, la forte sinistralité de l’année 2020 a donc bien impacté la solvabilité du secteur. Mais l’assurance a également perdu symboliquement. Sa capacité à anticiper la crise, puis à la traiter une fois là, a été remise en cause par beaucoup.
Pour finir, un autre des « totems » de l’épargne de Français, l’assurance vie, se trouve également dans une phase difficile. En période d’incertitudes économiques, les épargnants se tournent en effet vers des produits qui leur permettent de garder leur capital à portée de retrait.
En conséquence, l’assurance vie a connu huit mois de décollecte nette, c’est-à-dire de « déficit ». Au total, ce produit d’épargne désigné comme « le préféré des Français » a perdu 6,5 milliards d’euros l’année dernière. Mais la collecte est repartie à la hausse en ce début d'année.
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