La Sécurité routière vient de dévoiler sa campagne sur l'abaissement de la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h. Intitulée « Rouler moins vite c'est sauver des vies », cette campagne se veut pédagogique. Il n’est pas certain que les opposants à cette mesure soient convaincus.
Le nouveau slogan de la Sécurité routière a été dévoilé dans la presse ce samedi 17 février. Intitulée «Rouler moins vite c'est sauver des vies», cette campagne est consacrée à la limitation de vitesse à 80 km/h. Effective à partir du 1er juillet 2018, cette mesure sera appliquée sur 400 000 kilomètres de routes secondaires. Pour préparer les Français à ce changement la Sécurité routière a ajouté à sa campagne un versant pédagogique. S’appuyant sur une enquête de 2013, l’organisme indique que « deux personnes tuées sur trois le sont sur les routes hors agglomération ».
Cette nouvelle mesure n’est pas du goût de tous. Depuis son annonce par le Premier ministre, Edouard Philippe, le 9 janvier, de nombreux Français expriment leur mécontentement. Encore ce week end, des manifestations étaient organisées à Montpellier et Angers pour dénoncer une mesure qui serait un prétexte pour « taxer plus » les motards et automobilistes.
L’abaissement de la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h a pourtant été annoncé comme une décision qui devrait permettre de sauver des vies : « Si, pour sauver des vies, il faut être impopulaire, j'accepte de l'être » avait ainsi expliqué le Premier ministre. Cette nouvelle limitation a d’ailleurs été testée depuis 2015 sur 4 axes routiers. Pour Edouard Philippe, l’accidentalité a diminué durant l’expérimentation. Il note également une baisse de 25 % des accidents et de 50 % de tués grâce à cette mesure. Si certains expliquent que cette expérimentation vient conforter l’idée que limiter la vitesse à 80km/h est nécessaire, d’autres en contestent les résultats.
Parmi les plus fervents opposants à cette mesure, l’association « 40 millions d’automobilistes » a dévoilé un rapport publié par Le Point. Celui-ci conteste formellement les résultats de l’expérimentation menée par le gouvernement. Premier point de cristallisation des tensions : la communication des résultats. « Malgré les demandes multiples formulées à la fois par les associations impliquées dans la sécurité des routes et les élus locaux, le gouvernement a toujours refusé de communiquer les données d'accidentalité recueillies au cours de l'expérimentation », indique Daniel Quéro, président de l’association de défense des automobilistes.
Pour « 40 millions d’automobilistes », la limitation de vitesse « n’a en rien permis de réduire la mortalité routière sur ces axes ». En s’appuyant sur les données officielles des Bulletins d’analyse des accidents corporels de la circulation (BAAC) de 2015 et 2016 du Ministère de l’Intérieur, l’association affirme même le contraire. « Sur certaines portions, l’accidentalité est même repartie à la hausse avec la mise en œuvre de l’expérimentation », détaille Pierre Chasseray, délégué général de l’association. Une remarque que conteste formellement l’Observatoire Nationale Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR). Pour l’ONISR, l’association présente une étude avec « de nombreuses lacunes » mais qui est également faussée. Ce rapport « se réfère à la période 2012-mi 2015, soit trois ans et demi, alors que les études d’accidentologie portant sur un réseau routier réduit sont systématiquement réalisées sur une période de cinq années, pour une meilleure représentativité statistique » selon la Sécurité routière.
Grâce à Assurland.com, comparez gratuitement vos assurances personnelles en quelques minutes pour être protégé au meilleur prix !
RECHERCHEZ DANS LES ARTICLES
RUBRIQUES
SUIVRE L'ACTUALITÉ DE L'ASSURANCE