Bertrand Piccard, psychiatre, aéronaute suisse et président de la Fondation Solar Impulse a battu le record mondial d'autonomie à bord d'une voiture à hydrogène. Il aura parcouru presque 800 kilomètres en deux jours de conduite, sans jamais recharger. Record à battre !
Ce n'est pas le premier record décroché par Bertrand Piccard. Ce dernier avait déjà effectué le premier tour du monde en ballon en mars 1999 et un tour du monde à bord de son avion solaire Solar Impulse de mars 2015 à juillet 2016. L'explorateur suisse a cette fois-ci décidé de nous surprendre avec un record d'autonomie en voiture à hydrogène.
Il a effectué quelques 778 kilomètres en une seule fois à bord du véhicule ! Il s'est rendu de la station à hydrogène de Sarreguemines en Moselle au Musée de l'Air et de L'espace au Bourget, en Seine-Saint-Denis (93). Il a tout de même marqué quelques arrêts pour prendre en auto-stop des ministres et chefs d’État. Il a notamment embarqué Bruno Le Maire (ministre de l’Économie et des Finances), le prince Albert II de Monaco mais aussi le grand-duc Henri de Luxembourg.
Mais il n'a pas seulement battu le précédent record de 695 kilomètres, établi en 2014. Une fois à destination, il ne restait pas moins de 49 kilomètres d'autonomie au compteur du véhicule !
Mais quel véhicule a utilisé Bertrand Piccard ? Son choix s'est porté sur un SUV du constructeur sud-coréen Hyundai : le Nexo. Ce dernier roule grâce à l'alimentation d'une pile électrique à hydrogène, qui ne produit aucune émission polluante. La molécule est stockée sous forme gazeuse dans de grosses bonbonnes à l'arrière du véhicule.
Concrètement, l'hydrogène se diffuse à l'avant lorsque la voiture est en marche en rencontrant un flux d'air extérieur entrant. Un échange d'électrons est ainsi généré et charge une pile à combustible. Le seul rejet de la voiture est donc... de l'eau liquide. Mais le SUV de chez Hyundai est quelque peu onéreux : son prix de départ s'élève tout de même à 75 600 euros. Un plein vous coûtera une quarantaine d'euros.
« À travers cet exploit, je souhaite envoyer un message clair: les solutions de mobilité à hydrogène appartiennent déjà au présent », allègue le président de Solar Impulse dans son article sur le Huffington Post publié le 26 novembre dernier. Il poursuit : « En Californie, au Japon ou en France, des stations à hydrogène sortent de terre ; en Allemagne, les premiers trains à hydrogène ont vu le jour l’année dernière, remplaçant des trains diesel ; des voitures, camions et bus à hydrogène roulent déjà sur nos routes ; et des chercheurs de la NASA explorent la possibilité d’alimenter un avion uniquement avec de l’hydrogène. »
Pour Bertrand Piccard, cette technologie est mal connue. En réalité, la voiture à hydrogène n'est qu'une autre voiture électrique. L'hydrogène n'est quant à lui qu'une « forme de stockage de l'énergie ». Il explique qu'il ne faut pas opposer les véhicules à hydrogène et les électriques. « Loin de s'opposer, [ils] sont des moyens de transports parfaitement complémentaires, en fonction des distances à parcourir. La batterie est une solution idéale pour les trajets de courte distance, là où l’hydrogène est adapté aux longs parcours. En effet, l’autonomie des véhicules à hydrogène est l’un de ses principaux avantages sur les véhicules à batterie, comme je viens de le montrer à travers ce record », explique-t-il.
Il faudrait alors, d'après lui, s'engager davantage sur cette technologie et développer, par exemple, le maillage en stations de recharge. Et si les chercheurs, innovateurs et autres ingénieurs investissent dans l'hydrogène, « il appartient désormais aux décideurs politiques de délivrer leurs promesses. »
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