Un vétérinaire vient d'être nommé au sein du conseil scientifique, ce comité qui conseille l'exécutif sur la gestion de la crise du coronavirus. Une bonne nouvelle pour élargir l'expertise de ce groupe, mais aussi pour une profession qui a largement contribué depuis un an à la lutte contre la maladie.
Jusqu’ici, le conseil scientifique, chargé d’éclairer le gouvernent sur la gestion de l’épidémie, était composé de médecins et de spécialistes de l’infection chez l’Homme. Mais, à compter d’aujourd’hui, l’expertise de ce comité sera désormais également enrichie des lumières d’un vétérinaire, Thierry Lefrançois.
Ce directeur scientifique du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), rejoint trois autres nouveaux venus : Catherine Chirouze, une infectiologue, Angele Consoli, une pédopsychiatre et Olivier Guérin, le président de la Société française de gériatrie.
Mais c’est bien l’arrivée d’un spécialiste du monde animal qui fait l’événement. Dans un communiqué, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation s’est réjoui « de l’intégration d’une expertise vétérinaire au sein du conseil scientifique, permettant de développer l’approche interdisciplinaire qui est nécessaire tant au plan national qu’aux niveaux européen et international ».
Pourtant, malgré la valeur donnée à cette nomination, celle-ci a pris du temps. Pour rappel, le conseil scientifique se réunit depuis mars 2020, bientôt un an. En novembre dernier, le député LREM Loïc Dombreval, lui-même vétérinaire de profession, avait plaidé pour que l’un de ses confrères rejoigne ce cercle d’experts qui a l’oreille du gouvernement.
L’arrivée d’un vétérinaire semble somme toute logique, pour fournir des avis sur une maladie originellement transmise de l’animal à l’homme. Pour l’heure, c’est en effet toujours la théorie d’un passage du virus d’une chauve-souris à l’homme par le biais d’un autre mammifère (potentiellement le pangolin) qui tient la corde.
Ensuite, dans une phase politique dorénavant tournée vers la vaccination, l’apport d’un vétérinaire pourrait là aussi être enrichissante. Comme le rappelait en effet Loïc Dombreval (par ailleurs président du groupe parlementaire dédié à la condition animale) : « les vétérinaires connaissent parfaitement l'approche qui consiste à vacciner des populations entières d'animaux, ce qui consiste à traiter et à prévenir des épidémies ».
Enfin, il s’agit également d’une reconnaissance symbolique pour le monde de la médecine animale, qui contribue lui aussi à lutter contre la pandémie. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation rappelle à juste titre que les écoles vétérinaires et les praticiens ont fourni aux hôpitaux du matériel et des équipements médicaux.
De leur côté, les laboratoires vétérinaires départementaux effectuent des tests de dépistage du Covid-19, tout en tentant d’identifier ses variants par séquençage. Pour finir, les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires ont également proposé d’aider à stocker les vaccins dans leurs congélateurs.
L’arrivée de Thierry Lefrançois pourrait également permettre de désamorcer certaines craintes, notamment autour d’une transmission du Covid-19 des animaux de compagnie à l’homme. En mars 2020, un premier chien avait été testé positif au coronavirus à Hong Kong. Plus récemment, après la détection de la maladie chez un chaton, la Corée du Sud a décidé de diffuser un test PCR pour les chiens et les chats.
Suite à ces cas qui restent rarissimes, l’Anses, l’agence du médicament, est intervenue pour rassurer les propriétaires : le passage « de l’être humain vers une autre espèce animale semble actuellement peu probable ». En Chine, cette rumeur avait conduit à des abandons massifs d’animaux de compagnie. Chez nous, ce bruit n’a même pas eu besoin de courir pour que l’on constate une nouvelle augmentation des abandons le mois dernier, en particulier des animaux acquis lors du premier confinement…
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