Le 26 janvier 2022 le journaliste Victor Castanet sort un livre sur l’inquiétante gestion des établissements du groupe Orpea. Cette enquête montre des défaillances et même des défauts de soins envers les personnes âgées, et ce malgré les coûts parfois exorbitants des pensions.
La résidence des Bords de Seine, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine serait l'une des plus luxueuses de France. Elle fait partie des 372 établissements français du groupe Orpea, qui sont en grande majorité des maisons de retraite. Dans cet Ehpad d’Île-de-France, l'hébergement peut coûter de 6 500 euros à 12 000 euros par mois, soit six fois le tarif moyen d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Cependant, si ces prix laissent présager un service haut de gamme et au plus près des problématiques des pensionnaires, le journaliste a découvert de nombreux dysfonctionnements et un manque d’effectif évident pouvant aller jusqu’à de la maltraitance. Victor Castanet a recueilli près de 250 témoignages sur l’envers du décor d’Orpea. Une auxiliaire de vie témoigne : "Nous étions rationnés : c'était trois couches par jour et par personne maximum. (...) Peu importe que le résident soit malade, qu'il ait une gastro, qu'il y ait une épidémie". Un ancien salarié du groupe dénonce le manque de soins : "Certains résidents ne déjeunaient pas parce qu'il n'y avait pas assez de personnel". Il apparaît que ces manquements ont eu des conséquences sur les personnes âgées. C’est dans l’établissement de Neuilly que l'écrivaine et comédienne Françoise Dorin est morte en 2018 des suites d'une escarre mal soignée alors qu’elle venait d’intégrer les lieux deux mois et demi plus tôt, sans troubles physiques. Sa famille affirme ne pas avoir été tenue au courant de cette blessure et dénonce une série de défaillances fatales.
D’après le journaliste Victor Castanet, ces dysfonctionnements mettent en lumière la stratégie globale de l’état-major du groupe. En effet, celui-ci fait en sorte de rentabiliser au mieux ses établissements en contraignant les équipes à limiter les frais, en s’émancipant des conséquences directes sur les pensionnaires.
De son côté, Orpea conteste toutes les accusations. Le directeur général Jean-Christophe Romersi affirme qu’"il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais aucun rationnement". Le gouvernement prend ses révélations au sérieux ; Olivier Véran a annoncé que le groupe devra répondre des accusations auprès du ministère de la Santé. "À la lumière de ces conclusions, je verrai s'il y a lieu de diligenter une enquête de l'Inspection générale sur l'ensemble du groupe", a-t-il déclaré.
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