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Comment les assureurs vie s'organisent-ils face à aux taux bas du fonds euros ?

23 janv. 2020 Théophile Robert 542 vues

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Ces derniers mois, l'assurance vie et le fonds en euros ont beaucoup fait parler d'eux. Ceux qui suivent l'actualité de l'assurance vie le savent : les rendements du fonds en euros ont été catastrophiques pour 2019 et 2020 ne s'annonce guère généreuse. Leur solvabilité mise en danger, les assureurs vie prennent des mesures radicales qui ne manqueront pas de toucher les épargnants.

Le contexte : un rendement du fonds en euros en chute libre dans l'assurance vie

Tout d'abord, il faut bien voir que l'assurance vie est le placement préféré des Français, avec un total d'environ 1 700 milliards à 1 800 milliards d'euros. De surcroît, le fonds en euros constitue à peu près 70 % de la collecte sur les contrats d'assurance vie et 80 % de l'encours, soit environ 1 300 milliards. C'est un placement qui a été rémunérateur à une certaine époque et qui a attiré de nombreux épargnants, en particulier grâce à son modèle de capital garanti.

Mais dernièrement, les rendements du fonds en euros se sont écroulés. D'une rémunération à 1,80 % en 2018, le fonds en euros est attendu à 1,40 % pour 2019. Pire encore, la rentabilité de ces contrats est quasi nulle pour les assureurs ; conserver du fonds en euros peut parfois même leur coûter plus que ce que le placement rapporte. Et cette situation met la solvabilité même des assureurs et bancassureurs en danger. Par conséquent, ils ont presque tous choisi d'adapter leur stratégie : éloigner les épargnants du fonds euros et les orienter sur des placements plus risqués mais plus rémunérateurs, les unités de compte (UC).

Pour accéder au fonds euros, il faudra acquérir des unités de compte (UC)

Allianz, Generali ou encore SwissLife, ces assureurs sont sceptiques quant à la pérennité du fonds en euros et accusent tous de rendements en baisse. Ils proposent donc désormais des contrats qui panachent fonds euros et UC tout en bonifiant la rémunération de leur fonds euros relativement au taux de capital investi en UC. Chez SwissLife par exemple, les taux de rémunération seront les suivants :

  • le taux de base est de 1% ;
  • pour les épargnants ayant investi entre 30% et 40% en UC, le rendement est porté à 1,50% ;
  • entre 40% et 60%, le rendement est porté à 2% ;
  • plus de 60%, le rendement est porté à 2,50%.

Pour les épargnants en « gestion privée » (leurs encours sont supérieurs à 250 000 euros), le taux de base est de 1,20%. Dans leur cas :

  • entre 30% et 40% en UC, le rendement est porté à 1,70% ;
  • entre 40% et 60%, le rendement est porté à 2,20% ;
  • plus de 60%, le rendement est porté à 2,70%.

Certains assureurs tels que l'Afer exigent même un investissement minimum à hauteur de 30 % en UC pour tous les placements de plus de 100 000 euros. AG2R La Mondiale est encore plus sévère : il faudra 35 % minimum en UC pour pouvoir prétendre au fonds euros et 45 % si le capital placé dépasse la somme de 250 000 euros. En outre, le fonds eurocroissance a été mis à jour par un décret puis un arrêté et se présente comme un contrat plus transparent qui associe fonds en euros et UC.

Enfin, certains gestionnaires tel que le Crédit Agricole ont augmenté les frais sur versement pour les placements fonds euros. Cette banque-assurance a placé à 2 % ses frais sur versement sur les contrats euros, sachant que le rendement 2018 de son contrat Predissime 9 n'était que de 1,25 %. Cela prête à penser...

La garantie totale du capital, c'est fini !

Outre les frais de versement, les compagnies d'assurance vie prélèvent désormais les frais de gestion annuels des contrats fonds euros (entre 0,2 % et 1 % du capital investi). Il faut savoir qu'à l'origine, les assureurs et bancassurances garantissaient 100 % du capital, i.e. le capital brut des frais de gestion. D'ailleurs, cela n'est pas forcément évident pour l'épargnant : ils sont déduits en amont de la rémunération qui lui est annoncée. Et si la rémunération du contrat ne permet pas de couvrir les frais de gestion, le capital de l'épargnant sera de facto revu à la baisse.

Quelques compagnie adoptent des stratégies encore plus agressives pour pousser leurs épargnants hors du fonds en euros. Apicil ne propose par exemple plus que 96 % de garantie du capital sur ses contrats euros. Et cela devrait supposément permettre à l'assureur de disposer de meilleurs rendements par rapport à un fonds en euros classique, intégralement garanti. « Près de 60 % des contrats ouverts à la souscription ne proposent plus une garantie totale sur les fonds en euros, mais partielle », a souligné Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money dans Le Figaro.

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