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Afin d’affecter les forces de l’ordre à leurs missions prioritaires, le gouvernement souhaite mettre aux mains de sociétés privées la charge de conduire les voitures radars, non les contrôles eux-mêmes. Un projet qui inquiète les experts de la sécurité routière qui craignent un abus financier.
Du point de vue des experts comme Pierre Chasseray, Délégué général de l'Association 40 Millions d'Automobilistes qui a parlé au micro de RMC, la crainte d’externaliser le contrôle de vitesse concerne surtout la question financière. En effet, ces sociétés seraient susceptibles de faire du zèle pour le seul appât du gain. Avec ces sociétés privées, « personne ne pourra plus nous dire que les radars sont là pour notre sécurité » explique-t-il, « ils sont aux mains des sociétés privées, donc ils sont là pour l'argent ».
Côté gouvernement, l’argument est davantage orienté « organisationnel ». L’idée est d’affecter les gendarmes et policiers sur des missions prioritaires. C’est pourquoi confier la partie « matérielle » des contrôles de vitesse à des sociétés privées est pertinent. Mais le gouvernement précise bien que la verbalisation restera la mission des forces de l’ordre et non de ces sociétés privées qui n’auront aucune visibilité sur les voitures contrôlées.
Et pour finir de convaincre les plus réticents, ces entreprises externes seront rémunérées au forfait et non aux quotas de PV.
Le principe de voiture-radar consiste à embarquer un radar dans une voiture banalisée. Totalement invisible aux yeux des usagers de la route, ce type de radar évite la « triche » possible avec les radars fixes par exemple. Les automobilistes « flashés » le sont en flagrant-délit.
Ce qui implique statistiquement plus de voitures flashées. Selon le ministre de l’Intérieur, la France possède actuellement 383 voitures-radars, dont le coût unitaire s’élève à 70 000 euros. Ces voitures ne roulent pour l’instant qu’un peu plus d’une heure par jour, mais avec les sociétés privées elles pourraient servir 8 heures par jour.
Un dispositif qui pourrait amener à créer un millier d’emplois de chauffeurs, selon la Délégation à la sécurité et à la circulation routière.
Et c’est la Normandie qui expérimente pour la première fois ce nouveau dispositif depuis le 1er septembre dernier. Pour la présidente de la Ligue contre la violence routière, une association de sécurité routière, ce système permettra d’augmenter les contrôles sans toucher au nombre d’effectifs des forces de l’ordre, tout en conservant un aspect dissuasif pour les automobilistes susceptibles de faire des excès de vitesse.
Malgré la hausse du nombre de radars en France, la mortalité routière ne cesse d’augmenter depuis 3 ans. Pour les associations, il ne fait aucun doute que la priorité doit aller aux contrôles d’alcoolémie, de stupéfiant et d’usage des Smartphone au volant. Concernant la vitesse, les associations d’usagers réclament la modulation des limitations de vitesse selon la densité de la circulation ou des conditions météorologiques.
Et puisque la répression ne semble pas avoir de résultats probants sur la mortalité routière, ces mêmes associations réclament davantage de formations ou de stages dans des conditions réelles : au freinage d'urgence, au respect des distances de sécurité, etc.
Source : Challenges
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