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Votre automobile devra-t-elle vous sacrifier pour épargner dix personnes ? C’est l’un des dilemmes éthiques qu’il va falloir impérativement résoudre avant que les voitures sans conducteur ne s’invitent sur les axes routiers aux quatre coins de la planète. Coup de projecteur.
Si nous utilisions tous un véhicule sans conducteur, ce sont près de 90 % des accidents de la route qui n’auraient pas lieu. Mais, selon un article paru dans Science, illustre revue scientifique, ces engins motorisés devront parfois « choisir entre deux maux ». Par exemple, ils pourraient décider de se sacrifier eux-mêmes ainsi que leurs passagers pour sauver des piétons.
Pour éviter que les voitures autonomes ne « souffrent » de ces dilemmes cornéliens, il appartient à leurs créateurs de paramétrer à l’avance les choix qu’elles devront effectuer.
Une étude a récemment été réalisée sur cette problématique question par Jean-François Bonnefon, psychologue spécialiste de la morale au CNRS, Azim Shariff, professeur assistant en psychologie à l’Université de l’Oregon et Iyad Rahwan, informaticien spécialiste des bouleversements sociaux liés aux nouvelles technologies au sein du MIT.
Menée auprès de 1 928 personnes sur le « Turc mécanique d'Amazon », plateforme web de crowdsourcing, cette enquête apparaît riche d’enseignements.
Si les participants de cette enquête ne sont pas représentatifs de la population américaine, l’étude n’est pas pour autant dénuée de tout intérêt.
Ainsi, l’on apprend que l’écrasante majorité des sondés (ndlr : 75 %) considère qu’il serait moral que la voiture autonome décide de sacrifier son passager pour sauver la vie de 10 piétons. D’ailleurs, le fait que ce sacrifice les concerne directement ou l’un de leurs proches n’affecte pas beaucoup ce jugement moral.
En revanche, cette appréciation change lorsqu’on demande aux personnes interrogées si elles seraient prêtes à acheter une voiture capable de les sacrifier pour sauver la vie d’autres personnes. En effet, s’ils défendent une morale utilitariste, ils préfèrent pour eux-mêmes un « modèle auto-protecteur ».
Pour y remédier, faudra-t-il que les pouvoirs publics obligent les constructeurs automobiles à paramétrer les véhicules autonomes pour sauver le plus grand nombre de vies ? Si une telle décision fait sens, elle pourrait avoir l’effet inverse.
En effet, les gens seraient découragés d’acheter ce type de véhicules, continueraient à conduire eux-mêmes et cela mènerait à davantage d’accidents de la route.
Bref, les informaticiens risquent de devoir prendre prochainement quelques cours de philosophie...
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