Ce partenariat, ils ne le tolèrent pas. « Ils » ce sont les hôteliers qui montent au créneau après avoir découvert que Airbnb s’associe aux JO de 2024. Les professionnels du secteur n’ont pas hésité à interpeller Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des jeux de Paris.
La relation entre Airbnb et les hôteliers était déjà tendue. Elle vient de monter d’un cran. Un partenariat a été conclu entre la plateforme et le Comité international olympique (CIO) dans le cadre des JO 2024. Un accord qui fait hurler les professionnels de l’hôtellerie qui ont décidé « de suspendre leur participation » à l’organisation de la compétition.
Dans les faits, cette suspension signifie que les hôteliers ne siégeront plus aux réunions préparatoires jusqu’à l’obtention d’éclaircissements de la part du CIO.
Impossible de cautionner ce partenariat « totalement irrespectueux envers les professionnels de l’hôtellerie » raconte Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) en marge du 67ème Congrès de l’organisation qui se tenait à Biarritz.
De son côté, Serge Cachan, président de l’Association pour un hébergement et un tourisme professionnels (AHTOP) interpelle dans une lettre ouverte Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des JO : « Comment pouvez-vous ne pas monter en première ligne et nous défendre, nous, votre équipe de France, lorsque vous constater qu’un adversaire qui refuse et ne respecte pas les mêmes lois fiscales et réglementaires que ses concurrents se retrouve qualifié d’office ? » déplore-t-il.
Anne Hidalgo n’a pas manqué, elle aussi, de faire savoir son mécontentement dans un courrier adressé à l’ancien sportif. La maire de Paris évoque notamment les dangers d'Airbnb. Ian Brossat, adjoint au logement à la Mairie de Paris va plus loin et dénonce « une forme de fraude fiscale » et « trouve curieux qu’une entreprise qui n’a pas les moyens de payer ses impôts en France trouve le moyen de nouer un partenariat avec le CIO » peut-on lire dans les colonnes de RTL.
Professionnels comme politiques reprochent notamment à l’entreprise américaine de ne pas payer pleinement ses impôts en France. En 2018 par exemple, Airbnb a réglé moins de 150 000 euros d’impôts. Une somme qui ne prenait pas en compte l’ensemble de ses activités sur le territoire.
Le montant versé au Trésor Public ne représente en réalité que la somme de services de promotion et de marketing facturés par Airbnb Ireland à Airbnb France, la rémunération des salariés de la filiale française ainsi que les coûts immobiliers. Un montant bien en deça des chiffres engendrés tout au long d’une année.
De son côté, Airbnb tente tant bien que mal de calmer le jeu : « Notre partenariat a été pensé pour faire en sorte que les bénéfices des Jeux Olympiques soient partagés le plus largement possible » indique la plateforme dans une communication avec le Figaro avant de rajouter que « 24 millions d’euros de taxe de séjour ont été reversées aux collectivités françaises la seule année dernière ».
Pas certain que le discours arrive à faire retomber la pression. La Mairie de Paris envisage d’ailleurs d’interdire Airbnb dans certains arrondissements de la ville en raison de la hausse des prix. En septembre dernier, Anne Hidalgo avait indiqué que la plateforme avait fait perdre 26 000 logements aux quatre premiers arrondissements.
Ce partenariat brûlant qui offre un joli coup de projecteur sur Airbnb n’a pas encore fini de faire parler de lui.
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