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Pierre-Yves Bournazel, député et candidat à la mairie de Paris, a déposé une proposition de délibération pour « réguler l’espace public ». L’élu propose d’instaurer le stationnement payant pour les scooters et motos. A quelques mois des prochaines élections, le débat promet d’être animé.
En début d’année, Le Parisien dévoilait une étude réalisée par la voirie de Paris sur le stationnement payant des scooters et motos. Interrogé par le quotidien, l’entourage de la maire n’avait pas tardé à démentir formellement cette hypothèse. Il n’en fallait pourtant pas plus pour lancer (ou relancer) un débat qui avait animé les élections municipales de 2014. Alors candidate, Anne Hidalgo s'était en effet engagée à ne pas demander aux motards de payer le stationnement. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si cet engagement peut tenir à quelques mois, semaines, de la prochaine élection.
Alors qu’Anne Hidalgo a avoué y réfléchir, Pierre-Yves Bournazel, député de la 18e circonscription et candidat à la mairie de Paris, a déposé au Conseil de Paris une proposition de délibération pour « réguler l’espace public » en instaurant le stationnement payant pour les deux-roues. « Il faut trouver des solutions à des problèmes qui n'ont pas été réglés jusqu'ici. Aujourd'hui, l'espace public est saturé, bruyant mal entretenu et devient stressant à vivre pour les Parisiennes et les Parisiens », explique-t-il au Parisien.
Stationnement ventouse et gênant pour les piétons, nuisance sonore, pollution, etc. : les arguments avancés par l’élu ne sont pas nouveaux. Mais quand est-il réellement ? Entre les 8 premiers mois de 2018 et les 8 premiers mois de cette année, le nombre de PV adressé aux deux-roues pour stationnement gênant a augmenté de + 104,43 %. Les enlèvements ont quant à eux progressé de + 500 % souligne la municipalité. Dans le même temps, le nombre de deux-roues en circulation à Paris ne cesse d’augmenter. Alors qu’en 2004 sur une journée on en recensait 90 863, ce nombre est passé à 97 998 en 2017. Pour Pierre-Yves Bournazel ce flux est encore plus important puisqu’il évoque au Parisien « entre 100 000 et 150 000 deux-roues motorisés » en circulation tous les jours dans la capitale.
Pour le député du 18ème, ces deux facteurs combinés viennent légitimer une telle proposition. Ces arguments peuvent toutefois être utilisés par ses opposants. A l’origine d’une pétition pour le maintien du stationnement gratuit, la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) dresse la liste des avantages du deux-roues. Parmi eux, la FFMC évoque une solution face à un trafic saturé. En instaurant un stationnement payant, la FFMC craint que cette saturation soit accentuée : « un budget de 900 € minimum par an pour le stationnement (selon les tarifs en vigueur à Charenton) risque de créer un report vers des transports en commun déjà saturés ».
Autre avantage mis en exergue : l’impact écologique. « Si le nombre de deux-roues motorisés a explosé à Paris, c'est bien parce que c'est une alternative à la voiture. Tous ces scooters que l'on voit, ce sont des gens qui ont décidé de laisser leur berline au garage pour passer au deux-roues », argue au Parisien Marc Belotti, président de la FFMC.
Pour la Fédération Française des Motards en Colère, le problème réel est ailleurs. Marc Belotti dénonce un nombre insuffisant de places pour se garer : « Nous, ce que l'on demande c'est quelques coups de peinture au sol pour matérialiser nos places de stationnement ». En 2014, lors de la campagne, Anne Hidalgo avait fixé un objectif de 10 000 places supplémentaires. Aujourd’hui 8 000 ont été créées et la mairie affirme que l’objectif sera atteint. Outre la création de places supplémentaires, la ville a rendu accessible aux deux-roues le stationnement sur les 133 000 places de parking auto. Pour se garer, les motards disposent donc actuellement de 500 000 espaces de stationnements selon la mairie de Paris. Un nombre que Pierre-Yves Bournazel juge lui aussi insuffisant. S’il s’agit à chacun de se faire son avis sur ce dernier point, le candidat à la mairie de Paris propose la création de 15 000 places de stationnement sécurisées.
Pierre-Yves Bournazel n’est toutefois pas seul à vouloir faire passer les motards à la caisse. Lui aussi candidat à la mairie de Paris mais sous l’étiquette EELV, David Belliard pointe du doigt le traitement inégal qui existe entre motards et automobilistes. Conseiller de Paris dans le 11ème arrondissement, David Belliard partage également l’avis Pierre-Yves Bournazel quant à l’impact écologique des deux-roues motorisés. « Nous sommes dans une situation d'urgence climatique où il faut changer de modèle dans la manière de se déplacer et aller vers le vélo, la marche à pied ou les transports en commun », explique-t-il au Parisien.
On vous l’avez dit, à quelques mois des prochaines élections, le débat promet d’être animé.
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