La crise de sanitaire et économique de Covid-19 a poussé de nombreux pays à se confiner, mettant notamment en pause transactions immobilières et chantiers. De facto, les permis de construire pour des logements neufs mises en chantiers ont chuté de plus de 45 % entre les mois de mars et mai 2020 comparé aux trois mois précédents. Dans ce contexte, le secteur du BTP s'inquiète.
Si le marché de l'ancien retrouve de la vigueur, celui de l'immobilier neuf a du mal à se relancer. Ainsi, le nombre de permis de construire a chuté de plus de 45 % entre mars et mai 2020 comparé aux trois mois précédents, d'après les données du ministère du Logement. « Je m'attendais à pire. Nous allons perdre entre 80 000 et 100 000 logements neufs et descendre, cette année, au-dessous des 300 000 », allègue Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
Il faut dire que la situation actuelle n'aide pas. Tout d'abord, les élections municipales ont pu retarder certains projets de construction, en particulier dans les grandes villes. En outre, les écologistes gagnent en popularité dans toute la France et ces derniers tendent à vouloir limiter certaines opérations d'urbanisation. À la fin de l'année 2019, le principe de « zéro artificialisation nette » des sols proscrit la construction sur terrains non-bâtis pour privilégier la reconversion de friches. D'autre part, les ponctions financières de l'État ont mis à mal les programmes d'investissement des bailleurs sociaux. « Rénover le parc existant ne suffira pas à combler les importants besoins en logement. Nous espérons que les nouveaux élus ne seront pas dogmatiques et sauront y répondre », souhaite Alexandra François-Coxac.
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De son côté, le secteur du BTP éprouve quelques craintes. Car si 95 % des chantiers ont retrouvé leur activité, le rythme n'est pas le même qu'avant le confinement. Les mesures sanitaires rendent plus difficile l'activité des travailleurs, d'autant plus que ces dernières entraînent certains surcoûts importants pour les entreprises. Et d'après Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), le nombre d'appels d'offre des collectivités locales « a chuté de moitié, comme celui des demandes de devis par des particuliers ».
Ainsi, la FFB table sur une diminution de 18 % du chiffre d'affaires dans la profession pour l'année 2020 et « si rien n'est fait, une perte de 120 000 emplois, voire 200 000 en 2021. Il y aura des faillites et des fermetures d'entreprises et nous comptons beaucoup sur un plan de relance qui ne doit pas attendre la rentrée », ajoute-t-il.
Le plan de relance pour le BTP se fait donc attendre, tandis que tous les acteurs du secteur remettent leurs propositions. Le 1er juillet dernier, le député Richard Lioger a rendu à l'Assemblée Nationale le rapport d'information du groupe de travail « concernant la reprise et le plan de relance dans le bâtiment et les travaux publics ». Parmi ces propositions, on trouve par exemple :
« La création de logements étudiants et celle d’un parc très social pour désengorger les centres d’hébergement sont deux angles morts de la politique de l'habitat, à intégrer d’urgence au plan de relance », réfléchit également le député.