Pendant le confinement, de nombreuses entreprises pouvant se le permettre ont opté pour le télétravail. Opérant à distance, des salariés ont pu poursuivre leur activité et ne pas recourir aux mesures de chômage partiel. Mais la généralisation de cette pratique pourrait avoir un impact fort sur le marché des bureaux.
La crise sanitaire du Covid-19 a grandement bouleversé le monde de l'entreprise en France et dans le monde. Réorganisation du travail, des horaires, des open spaces... Mais c'est surtout le télétravail qui a gagné du terrain. Il a permis à de nombreux salariés de pouvoir poursuivre leur activité à distance, malgré les mesures de confinement.
Mais la fin du confinement ne marque pas la fin du télétravail. Après plus de 50 jours de confinement, le retour au travail se fait en douceur. En effet, de nombreuses mesures sanitaires sont toujours d'actualité, contraignant les entreprises à organiser minutieusement le retour sur le lieu de travail de leurs salariés.
D'autant plus qu'un risque de recontamination n'est pas à exclure : le conseil scientifique redoute une seconde vague pour l'automne prochain. De facto, les transports en communs, en particulier en région parisienne, ne peuvent transporter autant de voyageurs qu'à l'accoutumée. Il est donc plus difficile d'imposer le présentiel aux salariés, même si cela reste théoriquement possible.
Rappelons toutefois que le Medef a indiqué que « le télétravail ne doit pas devenir la norme ». Car si ce mode de fonctionnement s'est révélé efficace, voire salvateur dans certains cas, il comporte quelques inconvénients. Une multiplication des « burn outs » a été constatée ainsi que des difficultés dans certaines opérations de management, ou encore une difficulté à séparer temps de travail et vie privée. « Je crois qu'on a besoin de retourner au travail, de se voir, de se parler, de recréer de la richesse tous ensemble », avait allégué le président du Medef.
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Ajoutons à cela que la crise économique engendrée par le Covid-19 risque bien d'entraîner la suppression de nombre d'emplois de bureau. Ainsi, l'IEIF (Institut de l'Épargne Immobilière et Foncière) estime que 150 000 emplois de bureau pourraient être supprimés en Île-de-France durant les douze prochains mois, soit 8 % des effectifs totaux.
Par conséquent, la demande déjà décroissante en termes de bureau risque bien de se réduire encore plus. Au premier trimestre de l'année 2020, avant le confinement donc, le nombre de mètres carrés loués avait diminué de 37 % en Île-de-France.
L'impact sur le marché des bureaux semble donc difficilement évitable, la demande se réduisant de plus en plus. « Toutes les entreprises réfléchissent à leurs nouveaux besoins en immobilier et réduiront la voilure : 66 % des directions interrogées vont généraliser le télétravail, entre quatre jours et demi par semaine, par exemple, pour le constructeur automobile PSA, et deux ou trois jours dans le secteur de la banque et de l'assurance », expliquent Flore Pradère et Rémi Calvayrac, de JLL, conseil en immobilier d’entreprise.
Et ce seront surtout les bureaux en périphérie qui souffriront de cette baisse de la demande. En effet, cette réorganisation du travail privilégie de nouvelles solutions plus écologiques : vélo, trottinette électrique, auto-partage... des moyens n'étant pas adaptés aux déplacements de plus longue distance. La Défense risque par exemple de voir certains de ses bureaux et étages se vider, d'autant plus que 375 000 m² d'immeubles neufs devraient voir le jour dans les trois années à venir.
Les bureaux en intra-muros quant à eux seront beaucoup moins sujets à un manque de demande. En effet, la qualité du bâti parisien attire toujours autant et ne souffrira pas des difficultés rencontrées en périphérie. Peut-être pourrait-on également voir des bureaux se transformer en logements ?