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French Assurtech : Alexandre Jeanney présente les projets pour l'année 2021

16 mars 2021 Théophile Robert 310 vues

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Lancé en 2018 par huit leaders des mutuelles d'assurance (Groupama Centre-atlantique, IMA, MAAF/Groupe Covéa, MAIF, MACIF, Groupe P&V, Mutuelle de Poitiers Assurances, SMACL), French Assurtech se présente comme « l'accélérateur de l'Assurtech ». Mathieu Le Gac, directeur des opérations avait déjà présenté le projet à Assurland début 2020. Aujourd'hui, Alexandre Jeanney, Program Manager du projet nous présente les perspectives pour l'année 2021.

L'année 2020 a-t-elle été satisfaisante pour les assurtechs en général ?

Les assurtechs ont été perturbées par cette année 2020. Mais ce ne sont pas ces start-ups qui s'en sont le plus mal sorties. En effet, le secteur de l'insurtech est en plein boom : les fonds d'investissements sont aujourd'hui très attentifs à ce qu'il s'y passe et les grands groupes ont de plus en plus besoin de travailler avec des insurtechs. Et du fait de la crise, l'importance de la transformation chez ces grands groupes a été accélérée. Ces start-ups sont donc plus importantes que jamais, en particulier celles ayant une proposition de valeur forte par rapport au reste du monde des start-ups.

French Assurtech a-t-il atteint ses objectifs en 2020 ?

Oui, et on est même allés un peu au-delà. 2020 a été une année extrêmement importante et structurante pour French Assurtech, d'un point de vue opérationnel comme organisationnel. Elle a marqué le lancement de notre troisième saison mais surtout la réflexion sur le modèle que nous voulions construire pour les trois années suivantes.

La saison 3 s'est très bien passée avec de très belles start-ups. On a notamment accéléré Akur8, qui a été insurtech de l'année en finance et innovation. On a également accéléré de très beaux projets qu'on n'avait pas vu arriver comme MyJugaad.

L'année de la crise a-t-elle révélé de nouveaux enjeux d'assurance sur lesquels les assurtechs pourraient se positionner ?

Cette crise a été un accélérateur de transformation pour les grands groupes. On parle beaucoup dans les médias, notamment de la relation qu'on a avec le télétravail. L'évolution entraînée dans ces structures est un élément important mais qui traduit de manière plus générale la relation qu'on a avec nos assurés, clients et avec nos collaborateurs. Cette relation devient encore plus digitale, même si cela paraît étrange à dire étant donné que nous travaillons sur ces outils depuis des années.

Aujourd'hui, ces grands groupes ont de plus en plus besoin de créer un lien fort avec leurs assurés, de s'adapter sans cesse à leurs besoins en répondant de manière plus spécifique qu'ils ne l'ont fait par le passé.

Quels sont les projets de French Assurtech pour 2021, notamment en lien avec ces nouveaux enjeux ?

Notre promesse de base reposait sur un principe très simple : réinventer le métier de demain et améliorer, optimiser la chaîne de valeur. Pour y parvenir, on fait évoluer notre accélérateur, qui existe depuis trois ans, pour répondre de manière encore plus précise aux besoins des mutuelles.

Pour comprendre ces besoins et rechercher les solutions les plus pertinentes du marché, nous avons également décidé de faire appel à un cabinet spécialisé pour nous accompagner, en complément de notre spécialiste de l'accélération, Startup Palace. Depuis le début de l'année, le cabinet Klein Blue vient compléter notre dispositif, signe qu'on a voulu s'entourer d'experts à ce sujet.

Nous avons également d'autres projets pour 2021 : proposer un dispositif d'acculturation, de formation et de sensibilisation à l'innovation pour l'ensemble des collaborateurs des mutuelles. On prévoit donc de mettre en place un campus commun à tout le monde. Ce campus est en cours de construction et aura justement pour objectif de sensibiliser, de former et d'acculturer à tous ces sujets, qui ne sont pas forcément clairs pour la majorité des collaborateurs d'une mutuelle. Ces sujets étaient déjà pertinents avant la crise de Covid et ils le sont encore plus aujourd'hui car encore une fois, les modes de consommation, les technologies changent et on a besoin d'être plus au fait de cette actualité là.

Troisième élément que nous mettons en place : un laboratoire d'expérimentations. En effet, tout n'est pas traité aujourd'hui par des start-ups et on a besoin d'explorer de manière encore plus précise et plus importante un certain nombre de sujets. On va les traiter en direct avec des experts technos ou expert métiers des différents groupes.

Combien de start-ups visez vous pour cette édition ?

Nous sommes en capacité aujourd'hui d'en absorber une dizaine, peut-être un peu plus. Cela va dépendre de la proposition de valeur. Au départ, on n'a pas la capacité d'accompagner vingt ou trente start-ups, ce n'est pas du tout l'objectif. Quand une start-up rentre dans le programme, on doit faire en sorte de lui garantir que des travaux vont se réaliser, que sa proposition de valeur va être stimulée par nos métiers.

Mais ce nombre est déjà supérieur à ce qu'il était dans les précédentes éditions ?

Cette promotion ressemblera en quantité à la saison 3. Les deux premières étaient un peu plus petites car le nombre de mutuelles présent au sein de French Assurtech l'était aussi.

Avez-vous déjà des candidats intéressants pour votre appel à la candidature ?

Je ne vais pas donner de noms à ce stade, mais oui, bien sûr ! On a des start-ups extrêmement intéressantes sur des sujets qui reviennent. Je peux par exemple vous citer quatre ou cinq grandes thématiques récurrentes :

  • Le gestionnaire ou conseiller augmenté : on veut permettre aujourd'hui à un gestionnaire ou à un conseiller de se focaliser sur du temps à très forte valeur ajoutée, en le débarrassant des tâches répétitives par exemple. On va parler de voicebot, de chatbot, de RPA, de traitement du langage... tous ces sujets reviennent en 2021 et de manière encore plus forte.
  • La plateformisation d'activité et la mise en place de services différenciants : on va retrouver comme chaque année des sujets liés à la prévention santé et à la prévoyance. On voit de plus en plus de prévention en lien aux IARD avec la mise en place d'IoT (Internet des objets, ndlr) embarqués dans les logements et les véhicules.
  • Les moments clés de la relation client : l'expertise, la déclaration d'un sinistre. On cherche à automatiser, à fluidifier l'expérience utilisateur.
  • Le risque cyber, l'APIsation (API signifie en Anglais « Application Programming Interface », en Français « Interface de programmation », ndlr) et la fraude.

Les risques cyber sont toujours plus prégnants, notamment avec la crise de Covid. Que penser de ces enjeux ?

Il y a beaucoup plus d'enjeux qu'avant liés à ces risques cyber. Les besoins exprimés viennent assez naturellement et prioritairement des mutuelles ou compagnies d'assurance, qui gèrent aujourd'hui de gros portefeuilles d'entreprises. À court terme, le besoin est plus urgent et plus important du côté des professionnels. Mais il est facile de penser que cela va également toucher les particuliers.

En outre, le sujet est aujourd'hui mal appréhendé par les grands groupes, même si l'on ne peut pas mettre tout le monde dans le même lot. Ils ont globalement des difficultés à se positionner de manière précise sur le sujet parce que cela impacte tout un écosystème. De facto, la tarification et la gestion post-sinistre sont toujours complexes. C'est un sujet qui a encore une grande part d'exploratoire et qui est très demandé.

De quel œil les assureurs traditionnels voient-ils le projet French Assurtech ?

Je ne vais pas parler pour les autres. Mais pour faire simple, pourquoi s'est-on réunis ? Parce que nous avions jugé utile depuis trois ou quatre ans de se dire que nous serions plus solides en travaillant ensemble ces sujets d’innovations. Nous avions donc tout intérêt à mutualiser notre R&D qui coûte cher et à la rendre encore plus efficace et plus pertinente ensemble.

Comment cela est-il perçu sur le marché ?

Nous avons en tout cas de très bons retours d'autres compagnies avec lesquelles nous pouvons échanger régulièrement.

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