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IDF : la qualité de l'air s'améliore, mais tue encore

10 févr. 2022 Quentin Bas Lorant 124 vues

Depuis 10 ans, la qualité de l'air s'est améliorée en Ile-de-France. Mais 8 000 décès prématurés de Franciliens sont encore évitables.

Baisse de la mortalité depuis 2010

Une même étude peut livrer des résultats à première vue divergents. Ce 10 février, l’Observatoire régional de santé (ORS) de la région Ile-de-France et l’institut Airparif ont publié une étude sur qualité de l’air respiré par les Franciliens, et ses conséquences sur leur santé.

En s’intéressant au temps long, les premiers enseignements sont plutôt positifs : en dix ans, la mortalité liée à la pollution de l’air a baissé. C’est notamment le cas pour ce qui est de l’exposition aux particules fines PM2,5, qui sont émises par les véhicules à moteurs thermiques et l’industrie.

Depuis 2010, le nombre de décès imputable à ces particules fines a diminué de 40%, passant de 10 350 (entre 2008 et 2010) à 6 220 (entre 2017 et 2019). Un tel recul correspond à un gain moyen de huit mois d’espérance de vie pour les Franciliens sur la même période.

Le trafic routier en décroissance

Difficile de ne pas attribuer cette diminution de l’exposition aux particules fines à la baisse du trafic routier dans la région. La piétonisation de nombreuses voies intra-muros, la mise en place de la ZFE, le contrôle vidéo des vignettes Crit’air, ont contribué à une baisse de la circulation automobile.

Sur la période considérée (2017-2019), la crise sanitaire n’étant pas encore là, la baisse de pollution ne peut en effet pas être imputable aux confinements successifs. Il faut se souvenir qu’en mars 2020, lors du tout premier confinement, la baisse de la pollution atmosphérique liée au trafic routier uniquement avait été de 70%.

Selon cette étude, les mesures de restrictions de déplacements de l’année 2020 auraient permis d’éviter environ 500 décès, principalement à Paris et dans le reste de la métropole. L’effet a toutefois été très limité, puisque dès le second confinement du mois de novembre, la pollution avait à peine baissé.

C’est donc davantage la baisse tendancielle de la pollution routière qu’il convient d’observer, et elle s’accompagne également d’une diminution des émissions de dioxyde d’azote (NO2). Ce gaz, qui est aussi lié à la combustion des moteurs thermiques, ne doit cependant pas être confondu avec le dioxyde de carbone (CO2) qui sert à établir le barème du malus écologique. 

La diminution est moins marquée que pour les particules fines, mais se chiffre malgré tout à 32% entre 2010 et 2018. Le nombre de décès reliés à une exposition prolongée de NO2 est de son côté en baisse de près de 20% (3 680 décès contre 4 520 en 2010). Soit en moyenne deux mois d’espérance de vie en plus.

8 000 décès par an sont encore évitables

Comme le notent les auteurs de cette étude, ces résultats encourageants montrent « le chemin déjà parcouru », et encourage « la poursuite de l’action qui a permis une amélioration continue de la qualité de l’air ». Ce regain d’optimisme ne doit toutefois pas masquer l’autre grand enseignement que l’on peut tirer de cette enquête.

Comme l’ont titré de nombreux médias, au regard des mêmes données, 8 000 morts prématurées pourraient encore être évitées chaque année en Ile-de-France. Ces estimations sont obtenues en appliquant les taux de NO2 et de PM2,5 dans l’air recommandés par l’OMS (ils ont été revus à la baisse en septembre dernier). Malgré les progrès faits, la région la plus peuplée de France demeure encore bien au-dessus.

Si l’estimation inquiète autant, c’est qu’elle est bien supérieure aux précédentes, qui établissaient jusqu’ici le nombre de décès prématurés en Ile-de-France entre 3 000 et 4 000 par an. Surtout, cela signifierait que la pollution tue presque autant que le tabac (10 000 morts par an) et quatre fois plus qu’alcool.

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