En 2020, le gouvernement avait mis en place une « taxe Covid » de 1,5 milliard d'euros, un impôt destiné à faire participer les assureurs et mutualistes santé à l'effort de guerre en ces temps de crise. Cette taxe, très mal reçue par le secteur, aurait même pu être plus élevée si le gouvernement n'avait pas abandonné l'idée de l'augmenter. Malgré tout, la FNIM (Fédération nationale indépendante des mutuelles) met en garde : les prix des contrats d'assurance santé pourraient augmenter fortement.
Première nouvelle : le gouvernement n'augmentera pas le montant de la controversée « taxe Covid ». Le montant restera donc de 1,5 milliard d'euros (un milliard a déjà été réglé sur l'année 2020, 500 millions sont à régler pour 2021). Cette taxe avait été mise en place suite au constat suivant : les organismes de complémentaires santé (OCAM) auraient économisé 2,2 milliards d'euros d'indemnisations pendant la crise sanitaire. En effet, de nombreuses opérations et interventions médicales avaient été reportées durant les divers confinement.
Les pouvoirs publics avaient en outre jugé que les économies réalisées par les organismes de complémentaires santé avaient été plus importantes que prévues. Et la possibilité d'une augmentation du montant de la taxe Covid, déjà mal vue par les assureurs et mutualistes, avait déclenché un tollé dans le secteur.
Les acteurs de l'assurance santé en France avaient donc avancé plusieurs arguments pour faire renoncer le gouvernement à cette augmentation. D'une part, ils ont invoqué un important rattrapage des soins qui n'avaient pas été réalisés durant la crise. D'autre part, ils ont avancé que suite à la mise en place de la réforme du 100 % Santé, le recours aux soins et équipements auditifs et optiques avait augmenté. On peut également mentionner le coût de la réforme de la résiliation infra-annuelle.
Les réactions à cette annonce ont été diverses et parfois mitigées. De son côté, la Mutualité Française a acté la décision avec une réponse des plus brèves : « Nous prenons acte d’une décision qui tient compte des contraintes économiques des mutuelles ». La directrice Santé et Prévoyance Collectives d'AXA, Patricia Delaux, a jugé que la décision était bonne « pour les assureurs mais surtout pour les assurés. » Elle poursuit : « Le gouvernement a entendu les arguments avancés par les fédérations, notamment sur les reports de soins de 2020 sur 2021 et les augmentations des dépenses liées au 100% Santé. »
Pour la FNIM, la décision n'est « pas un cadeau mais des menaces ». « Cette annonce me stupéfie », a déclaré Philippe Mixe, président de la FNIM. La Fédération a également dénoncé une « attitude populiste du gouvernement, ayant montré du doigt un monde mutualiste qui aurait fait son beurre sur la crise sanitaire », rappelant que « la taxe Covid n'était pas justifiée ». Quant au 100 % Santé, il affirme : « Sur cette réforme, on nous avait expliqué que cela ne coûterait rien aux complémentaires et la réalité est toute autre ».
Pour Philippe Mixe, une hausse tarifaire qualifiée de « brutale et inédite » est donc à attendre en 2022, avec des augmentations de l'ordre de « 7 à 10 % » pour certains acteurs. D'ailleurs, les acteurs du du secteur constatent une hausse des prestations d'environ 9 % au premier semestre 2021 par rapport à la même période en 2019.
Grâce à Assurland.com, comparez gratuitement vos assurances personnelles en quelques minutes pour être protégé au meilleur prix !