D'abord estimée à 4,3 milliards d'euros, la facture devrait être finalement d'une dizaine de milliards d'euros. Le coût sous-estimé du Covid-19 cette année peut-il peser sur les cotisations d'assurances santé ?
Alors que la progression de la campagne de vaccination en France laisse espérer une disparition progressive de l’épidémie, le Covid-19 risque en revanche de laisser son empreinte encore quelque temps dans les comptes publics.
Pour cette année, le budget voté en décembre au Parlement avait prévu un somme de 4,3 milliards d’euros pour couvrir les dépenses de santé liées à la pandémie : commandes de vaccins, de masques, ou encore de tests.
Cette enveloppe a-t-elle été sous-évaluée ? Le directeur de la Sécurité sociale, Franck Von Lennep, a rappelé que les estimations financières faites en fin d’année dernière ne prévoyaient par la troisième vague de contagions qui eût lieu entre février et mars.
Ce revirement épidémique a fortement entamé la provision de 4 milliards d'euros prévue : à titre d’exemple, à la rentrée dernière, les tests PCR, pris en charge à 100% par l’Assurance maladie, coûtaient aux finances publiques 300 millions d’euros par mois.
Or, en raison notamment de l’apparition des variants, il a fallu poursuivre une stratégie de dépistage massive sur une période plus longue que prévue (et avec deux nouvelles méthodes : tests antigéniques et autotests). À cette dépense se sont notamment ajoutés une hausse des indemnités journalières pour arrêts de travail, et l’achat en grande quantité de vaccins par précaution.
Finalement, le Covid-19 devrait coûter deux fois plus prévu cette année : entre 9 et 10 milliards d’euros selon la Sécurité sociale. Reste à savoir combien pèsera cette somme sur le déficit de la « Sécu ».
En fin d’année dernière, le déficit du régime général et du FSV (fonds de solidarité vieillesse) était estimé à 25,7 milliards d’euros pour l’exercice en cours, après une dégradation historique de près de 45 milliards d’euros en 2020.
Pour redresser ce déficit sans précédent, une taxe Covid exceptionnelle a été décidée l’année dernière : elle prévoit de taxer les mutuelles santé à hauteur d’1,5 milliard d’euros. Une contribution exceptionnelle qui pourrait rapidement peser sur les cotisations des assurés.
Voilà pour la partie santé et couverture des salariés. Mais le Covid-19 a aussi généré des dépenses pour maintenir les entreprises et l’économie à flot : les deux mesures emblématiques étant le chômage partiel et le fonds de solidarité.
Sur ce volet aussi, nous en savons un peu plus en termes de coût. Le ministre d’Action et des comptes publics, Olivier Dussopt, a récemment livré le chiffre suivant : la crise devrait coûter 424 milliards d’euros aux comptes publics sur les exercices 2020, 2021 et 2022.
Dans le détail, 158 milliards d’euros ont été consacrés au maintien de l’activité économique l’année dernière, 171 milliards d’euros cette année, 96 milliards d’euros sont déjà prévus pour l’année prochaine. Ces sommes prennent en compte le coût direct des mesures de soutien, mais aussi l’impact de la baisse des recettes fiscales, liées à la baisse de l’activité.
Pour cette année, les mesures de soutien à elles seules coûteront une trentaine de milliards d’euros, a indiqué Olivier Dussopt. Le déficit public, réévalué à 9,2% du PIB l’année dernière, devrait être de 9% cette année.
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