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Les inégalités d'accès aux soins et à la couverture santé augmentent

15 oct. 2020 Quentin Bas Lorant 554 vues

Qu’en est-il des inégalités d’accès au soin sur notre territoire, en pleine crise sanitaire ? C’est ce que s’est demandée la Fédération Nationale de la Mutualité Française, dans la quatrième édition de son Observatoire-Place de la santé.

La conclusion de cette étude est sans équivoque : « La demande de soins insatisfaite sur le territoire français n’a cessé de croître ces dernières années, pour des raisons démographiques, géographiques et médicales et la tendance est amenée à se poursuivre. ». À cette inégalité d'accès au soin s'ajoute de fortes disparités sur les tarifs des mutuelles, qui risquent de se creuser en 2021.

La demande de soins augmente plus vite que l’offre de soins

Cet état de fait parait d’autant moins compréhensible que plusieurs plans ont tenté, depuis plus de dix ans, de résorber l’inégalité d’accès aux soins. Pour expliquer cette situation, la Mutualité française met en avant trois points.

La FNMF rappelle d’abord que l’accroissement et le vieillissement de notre population induit nécessairement une demande de soins en constante augmentation : les plus de 60 ans représentent 27% de la population aujourd’hui. Ils seront 33% dans trente ans.  

De plus, les pathologies chroniques (cancers, diabètes…) sont de plus en plus répandues, pour toutes les tranches d’âges. En dix ans (2008 et 2018) le nombre de personnes souffrant d’affections longue durée (ALD) a augmenté de 40 %. 21 millions en personnes sont en France concernées par un traitement de pathologie chronique.

Si une partie de la demande de soins est insatisfaite, c’est donc d’abord que cette demande augmente plus rapidement et en plus grande proportion que l’offre de soins.

L’accès à l’offre de soins est, elle aussi, inégale sur le territoire

L’accès au soin est également pénalisé par une offre médicale dispersée inégalement sur le territoire. A l’échelle nationale, le taux de 339 médecins pour 100 000 habitants se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Mais dans le détail, on constate que les médecins spécialisés sont concentrés dans les grands pôles géographiques : à Paris on compte 626 spécialistes pour 100 000 habitants, contre entre 70 et 80 dans l’Ain ou la Mayenne. Or ce sont bien aux soins spécialisés que les Français renoncent en moyenne le plus.

Ensuite, les déserts médicaux se sont aussi multipliés : en 2012, 7,6% de la population vivaient dans une commune où l’accès à la médecine généraliste était limité. En 2018, cette proportion est passée à plus de 11% de la population, soit 7,4 millions de personnes. Sans compter que les départements à faibles densités médicales sont aussi ceux dont la population est en moyenne la plus âgée, « cela présage d’une aggravation des inégalités territoriales d’accès aux soins à l’avenir », prédit la FNMF.

Néanmoins, la fin de l’étude apporte quelques motifs d’espoir. Tout d’abord avec le développement annoncé de la télémédecine, qui a gagné en légitimité avec le confinement. En avril 2020, 4,3 millions de téléconsultations ont été enregistrés, contre près de 28 000 fin 2019, soit une multiplication par 154. 8 Français sur 10 estiment d’ailleurs que la télémédecine est une réponse aux enjeux d’accès aux soins.

L’inégal accès aux soins se double d’une inégalité de couverture santé

Mais les Français ne sont pas inégaux uniquement face aux soins, ils le sont aussi face à leur couverture santé. Si les tarifs des complémentaires santé n’ont jamais été aussi élevés en France, ils le sont d’autant plus pour certaines tranches de la population, notamment les seniors.

Cette disparité s’explique par des dépenses de santé plus importante avec l’âge : les dépenses médicales d’un homme âgé de 70 à 74 ans est 8 fois plus élevée que celle d’un homme de 20 à 24 ans, souligne la FNMF.

Comme le rappelait le directeur général de la Mutualité française, Albert Lautman, dans une interview accordée à Assurland, la fixation de la cotisation dépend en effet du risque que représente le profil à assurer : un senior, plus susceptible d’avoir besoin de soins qu’un jeune actif, payera plus cher, car il sera indemnisé plus souvent. Après 60 ans, il faut d’ailleurs se tourner vers un assureur santé spécialiste des séniors pour obtenir une couverture.

Néanmoins, comme vu plus haut, les personnes plus âgées, vivant généralement dans des endroits moins médicalisés, ont à subir un manque d’accès aux soins cumulé avec des tarifs de mutuelles plus élevés. En 2021, la situation ne devrait pas s’améliorer, car on prévoit une légère hausse des tarifs des mutuelles.

Vers une nouvelle augmentation généralisée des cotisations en 2021 ?

Le phénomène de rattrapage des soins mis de côté pendant le confinement, les réformes imposées aux complémentaires (résiliation infra-annuelle, reste à charge zéro) ainsi que la taxe d’1,5 milliard imposée par le gouvernement, devraient peser sur les comptes des mutuelles, ce qui pourrait conduire à une augmentation des cotisations.

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