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Les ministres se réunissent pour décider d'un plan pour l'hôpital

19 nov. 2019 Théophile Robert 75 vues

À 9 heures 30 ce matin, Édouard Philippe a fait appel à plusieurs ministres à l'hôtel Matignon pour une réunion de la plus haute importance. Au programme : deux heures de discussions autour du « plan renforcé » pour l'hôpital et son budget. Le Premier ministre désire bloquer définitivement et à l'unanimité ce plan.

Un plan sous embargo

C'est une réunion de grande envergure qui se déroule depuis ce matin. Sont présents le Premier ministre Édouard Philippe, la ministre de la santé Agnès Buzyn, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, le secrétaire d’État Olivier Dussopt, le ministre de l'économie Bruno Le Maire, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye mais aussi plusieurs conseillers dont celui de l’Élysée.

Cette fois, il s'agit de prendre une décision définitive quant au « plan renforcé » promis par le président Emmanuel Macron le 14 novembre, et si possible à l'unanimité afin d'éviter les tensions. Le président a exprimé la volonté de pallier la pénurie des moyens des hôpitaux français par un budget alloué sur plusieurs années. Le Premier ministre devrait donner le fin mot de l'histoire ce mercredi 20 novembre.

Ce n'est que lundi soir que l'information concernant cette réunion exclusive a été dévoilée. De nombreux députés de la majorité dont Olivier Véran, rapporteur du budget de la Sécurité sociale auraient été tenus à l'écart. L'entourage de la ministre de la santé réplique : « Dès qu'on dit quelque chose à un député, on le retrouve dans les journaux. »

Rembourser les intérêts de la dette des hôpitaux

Finalement, les revendications des travailleurs de la santé vont peut-être être entendues. Les négociations entre le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l'Action et des Comptes publics sont musclées. 415 millions avaient été dégelés par Agnès Buzyn à la fin de l'année 2018, 70 millions d'euros avaient été annoncés en juin pour les urgences, puis 750 millions sur quatre ans pour l'ensemble du dispositif hospitalier en septembre. Ce « plan renforcé » se présente donc comme une ultime solution.

Deux solutions sont envisagées par le gouvernement :

  • La reprise de la dette des hôpitaux : elle s'est stabilisée l'an dernier à 29,5 milliards d'euros (42% du chiffre d'affaire des 1 000 hôpitaux publics français) après une crête à 30,8 millions à la fin de l'année 2017. Cette dette est un frein conséquent à l'investissement et à la recherche : elle coûte 840 millions d'euros rien qu'en intérêts chaque année.
  • La reprise de la dette de certains hôpitaux seulement, au vu de leur situation extrême : en effet, la moitié des hôpitaux du pays accusent d'un déficit à chaque fin d'année. La conséquence directe fut rude : les investissements annuels ont subit une baisse de 6 à 3,9 milliards entre 2012 et 2018. L'hôpital de Nancy est par exemple concerné par ce cas : il accuse de 400 millions d'endettement et sa réorganisation coûterait quelques 500 millions.

Que fait le gouvernement de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) ?

Afin de rétablir la bonne santé de l'hôpital français, le gouvernement pense aussi à l'Ondam, dont le taux d'évolution a été fixé à 2,1% en 2020 sur vote du Parlement. La hausse naturelle des dépenses s'élevant à 3,5%, les hôpitaux sont désormais contraints de dénicher 800 millions supplémentaires. La Fédération hospitalière de France (FHF) avait tiré la sonnette d'alarme face à cette problématique budgétaire et avait réclamé 250 millions en compensation. Sa requête aurait a priori été prise en compte pour cette réunion.

Réorganiser l'hôpital françaises : personnel, salaires ?

Au niveau du personnel hospitalier, le Président de la République avait émis l'idée d'une bonification sur les débuts de carrière des médecins et paramédicaux, omettant par la même occasion la fidélisation des anciens, plus attirés par un secteur privé plus lucratif et moins contraignant. De nouvelles mesures sont attendues par les collectifs de personnels, en particulier niveau salaires, pour rendre l'hôpital public à nouveau attractif.

En outre, ces mises à jour de l'hôpital français pourraient ne pas porter uniquement sur des questions de budget, mais aussi d'organisation. « Les solutions ne sont pas que budgétaires, il faut repenser l'organisation de l'hôpital », explique un député de la majorité. « Il y a des marges », peut-on entendre à Bercy, qui mentionne notamment « un fort absentéisme » ou encore « beaucoup de chefs au regard des exécutants ». Une réforme complète de l'hôpital est-elle à venir ?

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