Il existe aujourd’hui des centaines d'applications mobiles vous permettant de suivre votre temps de sommeil, rythme cardiaque ou taux de glycémie. Si ce marché a explosé ces dernières années, leur qualité et leur fiabilité ne sont pas garanties.
Cardiograph, Sleep Cycle ou encore DiabetCare. Une multitude d'applications pour smartphone permettent à leurs utilisateurs de suivre leur état de santé sur des aspects bien précis.
Pour Nicolas Pagès, anesthésiste réanimateur et fondateur de Statelia, il existe “un tas d’applications qui proposent de suivre la fréquence cardiaque” aux personnes souffrant d’insuffisance à ce niveau. “Il suffit de mettre son doigt sur l’appareil photo du téléphone et cela détecte les pulsations à partir de la variation du pouls” indique t-il à l’AFP.
Mais si “cette technologie marche très bien” il est compliqué de savoir si c’est le cas de toutes. “Il y en a qui sont totalement farfelues, c’est difficile de s’y retrouver, de différencier les applications sérieuses de celles qui ne le sont pas” révèle-t-il.
Ces applications peuvent même s'avérer néfastes. Selon Rémi Sabatier, cardiologue au CHU de Caen, et vice-président de l’Institut national de e-santé, “il y a eu des applications qui proposaient une mesure de la tension et qui étaient complètement bidon, ce qui est très ennuyant parce que les gens qui les utilisaient pensaient surveiller leur tension” et donc ont pu être mis en danger.
En effet, selon le Journal of Medical Internet Research, 64 % d’entre elles n’auraient jamais effectué d’étude clinique afin de prouver leur efficacité. Des études randomisées, qui dans ce cas compare un groupe ayant testé l’application à un groupe suivi de manière standard, ne sont réalisées que par 21 % d’entre elles. Un chiffre assez faible qui s’explique par un coût pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros et dont la réalisation n’est pas obligatoire.
Outre le mauvais suivi, un autre danger guette les utilisateurs de ce type d’applications : celui de la sécurisation des données. En effet, les cyberattaques visant les plateformes de santé et les ventes de données se multiplient. “Pour le moment, c’est un peu le far west” indique Vincent Trely, le président-fondateur de l’Association pour la sécurité des systèmes d’information de Santé.
Si par leur gratuité ces applications sont très attractives pour le grand public, la prudence reste de mise, car selon lui, “si c’est gratuit, c’est vous le produit” et l’unique objectif de certains créateurs d’applications est de collecter des données pour les revendre par la suite.
Pour autant, toutes les applications de suivi de santé ne doivent pas être catégorisées de la même manière. Si certaines sont purement médicales, d’autres sont plus axées sur la notion de bien-être. Selon Rémi Sabatier, le problème réside dans le fait que “la frontière est parfois ténue et la législation laisse le choix à chacun de dire où il se situe.”
Si vous désirez obtenir un suivi fiable, il est recommandé de télécharger “les applications promues par les médecins”. Issues de validations scientifiques, elles proposent, pour un grand nombre d'entre elles, un suivi de pathologies cardiaques ou chroniques. Encore méconnues, elles sont complètement remboursées par l’Assurance maladie lorsqu’elles font l’objet d’une prescription et devraient gagner en visibilité grâce à la mise en place sur l'espace numérique de Santé d’une plateforme de téléchargement dédiée.
Selon Nicolas Pagès, il faudrait que ces applications servent à mieux prendre en charge les personnes atteintes de maladies chroniques et “faire en sorte qu’elles soient moins hospitalisées.”
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