Une étude de la start-up 360 Medics dévoilée par Le Parisien montre que de plus en plus de Français s’autodiagnostiquent avant de se rendre à leur consultation. Une pratique courante mais qui se révèle contre-productive. Dans 85 % des cas les patients se trompent.
Internet ne vaut pas une consultation chez le médecin. S’il s’agit d’une évidence pour beaucoup, il s’avère qu’un grand nombre de Français ne suivent pas ce précepte. Une étude de la start-up 360 Medics dévoilée par Le Parisien montre en effet que l’autodiagnostic est une pratique devenue courante parmi les Français. Sur les 300 professionnels de santé sondés par cette étude, 83 % déclarent recevoir en consultation des patients qui se sont autodiagnostiqués. Problème, dans 85 % des cas ces patients se trompent. « Ils confondent le symptôme et le diagnostic. Ils nous disent : j'ai une bronchite quand ils toussent, une sinusite pour un rhume, une gastro quand ils ont mal au ventre », explique au quotidien le docteur Battistoni, président du syndicat des médecins généralistes (MG France).
Si les Français sont de plus en plus nombreux à s’autodiagnostiquer, les raisons pouvant expliquer ce phénomène sont multiples. La principale reste toutefois évidente : internet et le non-recul qu’ont les Français vis-à-vis des informations qui y circulent. Sites, forums de discussion, etc. : grâce à internet on peut désormais trouver une multitude d'informations sur la santé. Si certaines sont partiellement vraies, d’autres sont complètement fausses. En rendant l'information scientifique accessible à tous, internet a un grand intérêt pour la santé. En se renseignant, les patients souhaitent se rassurer et aider le médecin qu’ils vont par la suite consulter. Mais les résultats sont souvent contre-productifs.
En s’autodiagnostiquant via des forums, les patients ont de grandes chances de trouver de fausses informations et donc de s’inquiéter à tort. Une étude dévoilée en 2018 montrait par exemple que 57 % des requêtes sur les moteurs de recherche mènent les internautes à penser qu’ils sont atteints d’un cancer. Si c’est bien évidemment faux, les craintes que cela peut susciter sont bien réelles.
Interrogée par Le Parisien, Margot Bayart, vice-présidente de MG France, met également en exergue que le médecin peut se laisser embarquer par le patient et donc ne pas découvrir de quoi souffre réellement le patient. La professionnelle de santé avertit d’ailleurs ses internes à ce sujet. « Pour ne pas se tromper, il faut repartir du symptôme clinique en faisant abstraction du reste ».
Ce réflexe de l'autodiagnostic, s’il peut s’avérer dangereux, n’a toutefois pas que des inconvénients. « Ils ont moins peur du médecin et osent nous remettre en question. On est là pour travailler ensemble », souligne notamment Margot Bayart. Une analyse partagée par Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France : « Les gens ne se prosternent plus quand ils rentrent dans un cabinet. Et c'est tant mieux ! ».
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