Le coût croissant des assurances pousse de plus en plus de Français à renoncer à se couvrir, malgré l'augmentation des risques climatiques. Une tendance inquiétante révélée par le baromètre 2025 de L'Olivier Assurance.

Les Français délaissent l'assurance malgré la montée des risques

En France, un phénomène inquiétant s'installe : une part croissante de la population fait le choix de ne plus s'assurer, aussi bien en matière d'assurance habitation qu'auto. Ce désengagement s'explique avant tout par l'inflation des primes d'assurance, perçue comme un fardeau financier insoutenable.

Selon le baromètre 2025 de L'Olivier Assurance réalisé avec YouGov, 8 % des familles françaises ne possèdent plus d'assurance habitation, contre 6 % en 2022. Une tendance similaire touche l'assurance auto, avec 250 000 conducteurs qui roulent aujourd'hui sans couverture, soit deux fois plus qu'en 2017.

Malgré la recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes, les Français ne placent plus la protection de leur logement en priorité. Seuls 59 % se disent inquiets face aux risques climatiques, un chiffre en baisse de 5 points par rapport à 2022. En parallèle, seuls 8 % des non-assurés envisagent de souscrire une garantie contre ces aléas, contre 15 % en 2022.

Une flambée des tarifs qui aggrave le désengagement

La principale cause de ce recul est sans appel : la hausse continue des cotisations. En cinq ans, les tarifs des assurances habitation ont grimpé de 25 %, d'après l'Insee. Rien qu'en 2023, les primes ont augmenté de près de 6 %, et la tendance se poursuit en 2024 avec des hausses estimées entre 8 et 10 %. Le coût moyen d'un contrat atteint aujourd'hui entre 250 et 260 euros par an.

Côté auto, les tarifs progressent également de 4 à 6 % par an. Les causes sont multiples : vieillissement du parc automobile, coût élevé des réparations de véhicules électriques (+20 %), ou encore augmentation du prix des pièces détachées.

En matière d'habitation, les primes grimpent notamment en raison de la fréquence des catastrophes naturelles (inondations, canicules, sécheresse) et de la vétusté croissante du parc immobilier.

Des craintes qui évoluent, mais une protection encore floue

Les préoccupations des assurés changent. Alors qu'en 2022, 56 % des Français craignaient les incendies, cette inquiétude recule nettement en 2025. Les sinistres liés à l'étanchéité des toitures, vitrages et infiltrations arrivent désormais en tête des préoccupations (62 %), devant les fissures (58 %) et la déstabilisation des sols (56 %), tous liés à la sécheresse.

Cependant, cette conscience accrue des risques structurels ne se traduit pas systématiquement par une meilleure couverture. Une méconnaissance persistante des contrats d'assurance demeure : 13 % des Français ignorent les garanties incluses dans leur assurance habitation. Ce flou nuit à l'évaluation réelle de leur protection.

Les taux de couverture perçus en 2022 témoignaient déjà de cette confusion : 77 % pensaient être couverts en cas d'incendie, 68 % pour les inondations et seulement 42 % pour les problèmes d'étanchéité.

Une solidarité encore fragile face aux catastrophes naturelles

L'idée d'une mutualisation des risques climatiques ne convainc pas. Seuls 36 % des sondés accepteraient de payer un supplément pour financer une couverture collective contre les catastrophes naturelles. Ce chiffre reflète une priorité clairement donnée à la maîtrise des coûts, une inquiétude exprimée par 80 % des Français.

"Une vulnérabilité grandissante d'une partie de la population face aux événements météorologiques extrêmes" est pourtant constatée. Le paradoxe est flagrant : alors que les catastrophes naturelles s'intensifient, les ménages se désengagent peu à peu de leur protection assurantielle.



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