BNP Paribas Cardif, filiale assurance du groupe bancaire, marque un tournant majeur dans l'inclusion des anciens malades du cancer. Désormais, ces emprunteurs peuvent accéder à une assurance de prêt immobilier sans surprime ni exclusion, dès la fin de leur traitement, sans attendre les 5 ans imposés par le droit à l'oubli. Une avancée significative pour de nombreux Français confrontés à un parcours de soins difficile.
Une mesure qui va au-delà du droit à l'oubli
Depuis la loi Lemoine de 2022, les personnes ayant souffert d'un cancer ou d'une hépatite virale C peuvent bénéficier du droit à l'oubli après cinq ans de rémission, leur permettant de ne plus mentionner leur pathologie lors de la souscription d'une assurance emprunteur. BNP Paribas Cardif va plus loin : dès la fin du traitement, les clients concernés n'ont plus à subir de surprimes ni d'exclusions de garantie, à condition de ne présenter aucune autre pathologie.
Cette disposition s'applique à tous les contrats d'assurance emprunteur distribués en France par l'assureur, pour des crédits immobiliers à usage personnel ou professionnel, dans la limite d'un million d'euros. Elle concerne également les prêts à taux fixe ou variable, quel que soit leur terme.
Autre avancée notable : l'assureur rappelle que pour tout emprunt inférieur à 200 000 euros par personne, dont la fin de remboursement intervient avant le 60e anniversaire, le questionnaire de santé n'est pas requis. Cela permet une souscription rapide à des conditions standardisées, quelle que soit la situation médicale.
Trois cancers très fréquents en France
En ciblant ces trois types de cancers, BNP Paribas Cardif s'aligne sur une réalité épidémiologique incontournable :
- le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme, représentant 25 % des cancers masculins. En 2021, environ 550 000 hommes ont été pris en charge, selon l'Assurance Maladie ;
- le cancer des testicules, bien que plus rare, touche essentiellement les jeunes hommes : 85 % des cas concernent des patients âgés de 25 à 49 ans, souvent au début de leur parcours immobilier ;
- le cancer du sein est la première cause de cancer chez la femme. En 2023, 61 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine. Son taux de survie atteint 95 % lorsqu'il est détecté sans envahissement ganglionnaire.
En supprimant les pénalités tarifaires immédiatement après la fin du traitement, BNP Paribas Cardif redonne une chance à des milliers de personnes de réaliser un projet immobilier sans discrimination.
Qui peut en bénéficier ?
Pour accéder à cette assurance de prêt sans surprime, il faut :
- avoir été traité pour un cancer du sein, de la prostate ou des testicules ;
- avoir terminé le protocole thérapeutique (radiothérapie, chirurgie, chimiothérapie) ;
- ne présenter aucune autre pathologie associée ;
- souscrire un contrat BNP Paribas Cardif ;
- emprunter jusqu'à 1 million d'euros, dans le cadre d'un projet immobilier personnel ou professionnel.
Vers une assurance plus inclusive et responsable
Cette initiative s'inscrit dans une politique plus large menée par BNP Paribas Cardif, qui a déjà élargi l'accès à l'assurance emprunteur à d'autres profils médicaux : personnes vivant avec le VIH (charge virale indétectable), atteintes de Mici, d'asthme, de diabète gestationnel ou encore de paraplégie.
Avec cette décision, Cardif renforce sa position de pionnier dans l'assurance inclusive. "Un achat immobilier nécessite souvent un crédit bancaire, associé à une assurance. Or, en cas de risque aggravé de santé, l'emprunteur peut se voir appliquer des surprimes, des exclusions de garanties, voire se faire refuser l'assurance", rappelle l'assureur.
Cette ouverture pourrait bien inciter d'autres acteurs à revoir leurs pratiques, sous la pression sociale et concurrentielle.
Pour les anciens malades concernés, cette mesure représente :
- une économie immédiate sur le coût de l'assurance ;
- un gain de temps en évitant le délai de cinq ans du droit à l'oubli ;
- un accès facilité au crédit dans un marché immobilier tendu ;
- une reconnaissance de leur parcours médical

La rédaction d'Assurland