L’Hexagone n’a jamais compté autant de résidences secondaires. En fin d’année dernière, l’INSEE en dénombrait 60 000 de plus qu’en 2019, pour un nombre record total de 3,6 millions de logements « secondaires et occasionnels », selon la nomenclature statistique : soit 1/10e du parc immobilier national.
Sans attendre les chiffres de 2021, il semblerait que cette tendance se soit encore renforcée cette année. La crise sanitaire a en effet impulsé nombre de ces projets d’achat d’une « deuxième maison » pour sortir des grandes agglomérations, tout en y conservant un pied-à-terre : « Le confinement a amené cette volonté de passer de l’appartement à la maison, en cas d’un éventuel reconfinement. Le soutien de la demande a été fort sur ce type de projet. », remarque Antoine Mesnard, fondateur de Recrutimmo.com.
Toutefois, s’échapper occasionnellement d’une grande aire urbaine est un luxe qui n’est pas à la portée de tous les Français. En moyenne, l’acquisition d’une seconde résidence reste toujours aussi cher : près de 250 000 euros en début d’année dernière, neuf et ancien confondu, d’après SeLoger. Mais qui sont alors ces doubles propriétaires ? Leur profil a-t-il changé depuis le début de la pandémie ? Petit portrait-robot.
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Premier trait évoqué juste au-dessus : la capacité financière. Naturellement, les détenteurs d’une résidence secondaires profitent majoritairement d’une situation pécuniaire avantageuse. Selon une étude de l’INSEE, plus d’un tiers d’entre eux (34%) appartiennent aux 10% des ménages les plus riches de la population française. À l’inverse, 3% seulement des logements secondaires sont détenus par des ménages considérés « modestes » par l’INSEE, le plus souvent à la faveur d’un héritage.
Ces écarts de revenus ont également une conséquence géographique : les plus aisés recherchent davantage leur résidence secondaire dans les zones les plus prisées, et notamment les littoraux. Une tendance qui se constate par la flambée des prix en bord de mer, due à demande particulièrement forte depuis un an et demi.
Ainsi, contrairement à ce que la fréquentation des villes côtières nous laisse parfois croire, la grande majorité des propriétaires de résidences secondaires sont Français, et non étrangers. Toujours d’après l’INSEE, seule un logement de villégiature sur dix appartient à une personne résidant en dehors de France.
Dans le détail, l’INSEE précise que ce sont les Britanniques qui investissent le plus dans l’immobilier français (27% des propriétaires étrangers de résidences secondaires), suivis par les Italiens (12%), les Belges (12%), les Suisses (11%), les Allemands (7%), les Hollandais (7%) et enfin par les Espagnols (4%).
Plutôt aisés, majoritairement française, les propriétaires de deux logements sont également souvent des personnes retraitées, ou âgées de plus de 60 ans. Ce critère est même particulièrement déterminant : selon l’INSEE, 66% des résidences secondaires détenues par des Français le sont par des ménages de 60 ans ou plus. Pour mesurer l’écart, cette catégorie de propriétaires ne détient que 38% du parc des résidences principales.
Du côté de leurs résidences principales, justement, il s’avère qu’elles se situent plutôt dans les grandes agglomérations : quand ils ne sont pas dans leur second logement, les propriétaires de résidences secondaires vivent plutôt dans des grandes villes. Pour l’INSEE, il s’agit principalement de résidents Parisiens (350 000 ménages propriétaires de résidences secondaires).
Les autres grands réservoirs de doubles propriétaires se trouvent ensuite à Aix, Marseille et Lyon (55 000 ménages chacune), puis à Toulouse, Bordeaux, Nantes, Lille et Nice (de 24 000 à 32 000 ménages concernés), et enfin à Rennes (20 000 propriétaires de résidences secondaires).
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