Comparez gratuitement

Cancer : L'Inca met en garde contre les fausses croyances

31 janv. 2023 Jordan Hervieux 113 vues

Si la compréhension des facteurs de risque de cancer s'améliore, certains mythes persistent autour de la maladie. Le baromètre cancer 2021 de l'Inca et SPF démontre bien ces résultats, grâce à une enquête téléphonique menée auprès de 4938 personnes âgées de 15 à 85 ans en 2021. L'étude révèle la persistance de croyances infondées sur le cancer dans la population malgré l'absence de preuve scientifique.

Boire un peu de vin permet d’éviter le risque de cancer

L'idée que l'alcool consommé avec modération est bénéfique pour la santé est une croyance courante, mais l’étude publiée par l'Inca et Santé Publique France a révélé que 23,5% des personnes croient que boire du vin réduit le risque de cancer. Pourtant, cette idée est fausse. L'Inca révèle que 28 000 nouveaux cas de cancer sont attribuables chaque année à la consommation d'alcool, le rendant le deuxième facteur évitable de cancer après le tabac (68 000 nouveaux cas).

Boire un verre de vin par jour n'est pas sain”, selon Thierry Breton, directeur général de l'Inca. Selon lui, “ce n’est absolument pas une vérité scientifique. Rien ne montre qu’il y a un effet protecteur quel que soit le niveau de consommation”. 

Au contraire, boire un verre de vin par jour peut augmenter le risque de cancer. L'alcool affecte nos mécanismes de régulation et si la consommation est excessive, les cellules anormales ne sont plus éliminées par le corps, ce qui peut entraîner des cellules cancéreuses. Selon les recommandations de l'Institut national du cancer, il ne faut pas dépasser 2 verres par jour, mais il est préférable de ne pas consommer tous les jours. Si l'on dépasse 10 verres par semaine, les risques de développer un cancer augmentent.

bloc-cta-sante
Votre mutuelle santé à partir de 4,87€ par mois

Grâce à Assurland.com, comparez gratuitement vos assurances personnelles en quelques minutes pour être protégé au meilleur prix !

Le risque de cancer est présent que chez les gros fumeurs

Contrairement à la croyance populaire, il n'y a pas de seuil de sécurité pour le tabac, explique le directeur général de l'Inca. “Le risque de cancer est présent dès la première cigarette” pour Thierry Breton. Cependant, un fumeur sur cinq pense qu'il n'y a de risque de cancer que s'ils fument plus de 20 cigarettes par jour, selon une étude de l'Inca. 

Pourtant, le tabagisme à n'importe quelle quantité comporte des risques pour la santé, mais c'est la durée du tabagisme qui est plus préoccupante selon les experts. Thierry Breton affirme que même une cigarette par semaine pendant dix ans peut présenter des risques pour la santé.

Faire du sport soigne les poumons 

Réduire sa consommation de tabac n'a pas d'effet sur le risque de cancer et faire du sport non plus. Cependant, cette fausse croyance est bien ancrée dans la conscience collective, car environ la moitié des personnes pensent que faire du sport nettoie les poumons du tabac. Le directeur général analyse que cette idée erronée est présente pour rendre la consommation plus acceptable, mais l'origine n'est pas connue.

Si on s’arrête de fumer, on va revenir à un état de bonne santé et retrouver les poumons que l’on avait avant de fumer. Plus on s'arrête tôt, plus c'est bénéfique” préconise Thierry Breton comme seule et unique solution.

Si le sport n'est pas efficace pour éviter ou nettoyer le cancer du poumon, il reste toutefois recommandé, afin d'éviter d'autres types de cancer.

Le cancer est souvent héréditaire

67,7% des Français considèrent que le cancer est héréditaire en 2021, contre 61,8% en 2015 et 52,4% en 2010, selon le baromètre cancer de l'Inca et de SPF. Les deux organismes considèrent cela comme une "confusion", car ce n'est pas le cancer lui-même qui est héréditaire, mais certains gènes qui peuvent le prédisposer. "Il peut y avoir une vulnérabilité génétique, mais il ne s'agit pas de la transmission du cancer et ce n'est pas automatique", explique Thierry Breton à BFMTV.com. Cette croyance n'aide pas à la prévention.

"Cela induit une forme de fatalisme, on peut se dire 'à quoi bon faire quelque chose si c'est héréditaire'. Cela joue contre l'idée qu'on est acteur de sa santé. Or, 40% des cancers sont évitables", indique-t-il.

Le directeur de l'Inca souligne l'importance de combattre toutes ces idées reçues une par une, en mettant en avant le rôle des professionnels de santé dans cette démarche : "les médecins sont efficaces lorsqu'ils expliquent les facteurs de risque à leurs patients, et ils sont crédibles".