Le Fonds de garantie des victimes (FGV) a lancé un appel urgent concernant le nombre croissant de conducteurs sans assurance en France. Cette situation alarmante a des conséquences graves tant sur le plan humain que financier, avec près de 8 000 victimes blessées chaque année et un coût de 137,4 millions d'euros pour la collectivité.
Un fléau coûteux pour la collectivité
Selon le baromètre annuel du FGV, en 2023, 7 687 victimes ont été blessées par des conducteurs non assurés, un chiffre en baisse de 9,7 % par rapport à 2022. Toutefois, 160 personnes ont perdu la vie, une augmentation de 2 % par rapport à l'année précédente. Le Fonds de garantie souligne que 39 % des victimes blessées conservent des séquelles à vie. Julien Rencki, directeur général du FGV, déclare : "Cette augmentation démontre le niveau persistant de gravité constaté dans ce type d'accident."
La prise en charge des victimes de ces accidents coûte cher à la collectivité. En 2023, le Fonds a déboursé 137,4 millions d'euros, représentant une hausse de 28 % par rapport à 2022. Après avoir indemnisé les victimes, le Fonds se retourne contre les conducteurs en défaut d'assurance pour obtenir le remboursement des sommes versées, majorées de 10 %. Néanmoins, les montants dus sont souvent trop élevés pour être remboursés rapidement, créant des dettes sur le long terme pour les responsables d'accidents.
Les jeunes, principales victimes de la non-assurance
Le profil des conducteurs non assurés montre une surreprésentation des jeunes. Environ 60 % des conducteurs non assurés ont moins de 35 ans. Les ouvriers, étudiants et personnes sans emploi sont majoritaires parmi les non-assurés. Le coût élevé des assurances auto pour les jeunes conducteurs, souvent sans bonus, est l'une des principales raisons de ce phénomène. "Un certain nombre de jeunes ont sans doute fait l'impasse sur l'obligation d'assurance pour des raisons de budget, sans se rendre compte des risques qu'ils prennent", explique Julien Rencki.
Pour limiter les défauts d'assurance, le FGV a appelé en juin 2023 à rendre l'assurance auto plus accessible aux jeunes conducteurs. Le Fonds continue de mener des campagnes de sensibilisation pour rappeler l'importance de cette obligation légale. Rouler sans assurance est un délit passible d'une amende de 750 euros, pouvant atteindre 3 750 euros en cas de récidive, assortie de peines complémentaires.
Les nouveaux défis : les engins de déplacement personnel
Outre les véhicules traditionnels, le FGV alerte également sur la hausse significative des accidents impliquant des engins de déplacement personnel motorisé (EDM) tels que les trottinettes électriques et les gyropodes. Depuis 2022, les accidents impliquant ces engins ont augmenté de 68 %, représentant désormais 7 % du total des accidents. L'assurance est pourtant obligatoire pour ces véhicules.
En 2023, 44 personnes ont trouvé la mort en utilisant des EDPM, et 670 autres ont été grièvement blessées. Peu de propriétaires de ces engins sont conscients de l'obligation d'assurance responsabilité civile, ce qui contribue à la hausse des accidents non couverts.
Le baromètre du FGV révèle que parmi les conducteurs non assurés impliqués dans des accidents corporels, 77 % conduisaient des voitures particulières, 8 % des deux-roues et 1 % des poids lourds. La forte implication des EDPM dans les accidents est préoccupante et nécessite des mesures urgentes pour sensibiliser les utilisateurs et renforcer les contrôles.
Face à cette situation, le Fonds de garantie des victimes continue ses efforts de sensibilisation et de prévention pour réduire le nombre de conducteurs non assurés et les accidents graves qui en résultent.
La rédaction d'Assurland