Installer une borne de recharge chez soi, c'est pratique, économique et encouragé par l'État depuis 2021. Mais cette aide pourrait bientôt prendre fin. Dans son projet de loi de finances 2026, le gouvernement prévoit de supprimer le crédit d'impôt de 500 euros accordé pour l'achat et la pose d'une borne électrique à domicile. Une décision qui ne passe pas inaperçue, à l'heure où la transition vers la mobilité électrique est plus que jamais une priorité.
Ce que vous offre (encore) le crédit d'impôt
Depuis janvier 2021, l'État accompagne les particuliers qui souhaitent installer une borne de recharge à domicile grâce au CIBRE (crédit d'impôt pour les bornes de recharge électrique). Cette aide financière concerne aussi bien les propriétaires que les locataires, à condition de respecter certains critères.
Ce que le crédit d'impôt couvre :
- jusqu'à 75 % du coût de l'achat et de l'installation, dans la limite de 500 euros par borne ;
- valable pour les bornes dites "pilotables", capables de moduler la charge selon les heures creuses ;
- installation obligatoirement réalisée par un professionnel certifié IRVE ;
- possibilité de bénéficier d'un taux de TVA réduit à 5,5 % ;
- cumul possible avec certaines aides locales, comme le programme Advenir (jusqu'à 50 % de prise en charge en copropriété).
En 2024, près de 47 000 foyers ont profité de cette aide. Un succès qui montre l'engouement pour la recharge domestique, pratique et moins chère que les bornes publiques.
Une suppression prévue dès 2026... sauf rebondissement
Le projet de loi de finances pour 2026, présenté à l'Assemblée nationale mi-octobre, prévoit de mettre fin au crédit d'impôt pour l'installation de recharge de voitures électriques dès le 1er janvier 2026. Concrètement, aucune installation postérieure à cette date ne serait éligible à l'avantage fiscal.
Pourquoi cette décision ? Pour des raisons budgétaires. Le gouvernement cherche à réduire le déficit public et estime que cette niche fiscale coûte entre 22 et 24 millions d'euros par an. Une somme jugée trop importante, malgré les bénéfices environnementaux associés.
Cette annonce fait réagir :
"Supprimer ce crédit d'impôt risquerait de ralentir la diffusion des bornes à domicile, pourtant centrales dans la stratégie énergétique", alerte Audoin de Rochebouët, représentant de Zeplug et ChargeGuru.
Des députés, notamment des groupes Horizon et Droite Républicaine, ont d'ailleurs déposé des amendements pour prolonger l'aide jusqu'en 2027. Ces propositions ont été adoptées en commission, mais le texte doit encore passer devant le Sénat. Rien n'est donc encore joué.
Pourquoi cette aide est si stratégique pour la voiture électrique ?
Le crédit d'impôt ne concerne pas uniquement le portefeuille des ménages. Il joue aussi un rôle clé dans la stratégie de transition énergétique du pays.
Les enjeux sont clairs :
- 85 % des recharges de voitures électriques se font à domicile ;
- la France vise 7 millions de points de recharge d'ici 2030 (contre 2,5 millions aujourd'hui) ;
- parmi eux, 2,5 millions doivent être des bornes domestiques ;
- les bornes "pilotables" permettent de soulager le réseau électrique en optimisant les périodes de charge ;
Sans cette aide, le coût d'installation grimperait à 1 200 euros, voire 2 000 euros, un frein important pour les ménages, en particulier les plus modestes. Une situation paradoxale, alors que le leasing social vise justement à rendre les véhicules électriques plus accessibles.
Si vous souhaitez bénéficier du crédit d'impôt, il vous reste quelques semaines pour lancer votre projet. Après le 31 décembre 2025, il sera trop tard, sauf revirement parlementaire.

La rédaction d'Assurland