Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a révélé dans une interview accordée au journal régional Sud Ouest que les conditions d'obtention du prêt à taux zéro (PTZ) seront assouplies afin de permettre à six millions de personnes de plus d'y avoir accès. Cette décision intervient en réponse à la crise immobilière actuelle, marquée par une hausse des taux d'intérêt.
“Ce sera fait dans les prochaines semaines pour que six millions de Français supplémentaires en bénéficient”, a indiqué Bruno Le Maire. Le PTZ est un dispositif qui permet aux ménages, principalement ceux qui achètent leur première résidence, de réduire les coûts liés au financement de leur logement principal, que ce soit dans le neuf ou lorsqu'ils entreprennent des travaux de rénovation visant notamment à améliorer la performance énergétique d'un logement ancien.
Comme son nom l’indique, le prêt à taux zéro ne comporte aucuns intérêts lors du remboursement du prêt. Il fonctionne en complément d'un autre type de prêt et ne peut être utilisé que pour couvrir une partie de la somme totale empruntée.
Dans une interview donnée au Parisien, le ministre de l'Économie avait mentionné l'intention de réviser le barème du PTZ afin de permettre notamment à davantage de "jeunes ménages" d'y accéder. "Nous visons plus de 40.000 prêts à taux zéro en 2024, soit autant qu'en 2023, sur un territoire plus restreint" a affirmé Patrice Vergriete, ministre délégué au Logement. "Le prêt à taux zéro pour l'accession, au lieu de promouvoir l'étalement urbain, sera réformé pour se concentrer sur les zones tendues, dont le périmètre sera élargi" a-t-il ajouté.
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La première ministre, Elisabeth Borne, avait dévoilé ce recentrage en juin dernier lors de la présentation de son plan visant à faire face à la crise du logement. En plus d'annoncer la prolongation du PTZ jusqu'en 2027, alors qu'il devait initialement prendre fin en 2023, elle avait précisé que ce prêt serait désormais destiné exclusivement à l'acquisition de logements neufs dans les zones à forte demande (uniquement pour les logements collectifs, excluant les pavillons), ou à l'achat de logements anciens dans les zones moins tendues, sous réserve de travaux de rénovation.
”Notre premier objectif est de permettre l'accès à un logement pour tous les Français. C'est pourquoi nous allons prendre des mesures pour garantir l'accès aux prêts immobiliers, notamment en assouplissant certaines règles et en prolongeant et transformant le prêt à taux zéro”, avait indiqué la cheffe du gouvernement.
L'éligibilité à ce prêt soutenu par l'État dépend des plafonds de revenus, qui varient en fonction de la commune dans laquelle le bien immobilier est acheté. Ces communes sont classées de la lettre A à la lettre C, reflétant le degré de déséquilibre entre l'offre et la demande. Bruno Le Maire a également souligné que 154 nouvelles communes seront intégrées aux zones tendues (classées A) et seront donc éligibles au logement intermédiaire ainsi qu'au nouveau PTZ à partir de 2024, ce qui représente 4,5 millions d'habitants.
Le marché immobilier subit les contrecoups de la hausse des taux d'intérêt amorcée il y a environ un an et demi par les banques centrales, et cette augmentation des taux a été répercutée par les banques de détail dans leur politique de crédit. En France, la production de nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociation, est passée sous la barre des 10 milliards d'euros en août, atteignant 9,9 milliards d'euros, ce qui constitue une première depuis plus de sept ans, selon les informations communiquées par la Banque de France.