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L'État veut mobiliser l'épargne des français en faveur de la transition énergétique.

13 juil. 2023 Zoé Dupey 302 vues

Réuni pour la première fois ce mercredi 12 juillet, le comité du financement de la transition écologique complète la stratégie de planification écologique du Gouvernement pour mobiliser les financements privés. Parmi ces nouvelles mesures, une modernisation du Plan épargne logement pourrait entrer en vigueur.

Un financement de la transition écologique trop faible

L’épargne existante ne finance aujourd’hui que marginalement la transition écologique. En effet, épargne des Français finance essentiellement la dette, le logement, les entreprises (dont TPE et PME) et d’autres actions de manière secondaire mais très peu de produits identifiés “verts” ou en transition.

“La lutte contre le changement climatique et la réindustrialisation du territoire national sont aujourd’hui des priorités dont la réussite requiert des investissements considérables. L’économie française dispose des moyens pour réaliser ces investissements, notamment grâce à l’épargne des ménages, qui n’a jamais été aussi abondante.”, peut-on lire sur le site du gouvernement.

S’appuyant sur un taux d’épargne parmi les plus élevés des pays développés, l’épargne financière des ménages est un ensemble dynamique et atteint près de 6 000 milliards d’euros au troisième trimestre 2022. 

Cette épargne est notamment investie en grande majorité dans des produits comme l’assurance vie (1 900 milliards d’euros) et l’épargne réglementée tels que les PEL et le LDDS (Livret de développement durable et solidaire). Représentant au total 860 milliards d’euros.

Ces chiffres traduisent la préférence des Français pour la liquidité et leur aversion au risque en termes de rendement. Les Français conservent également une large part de leur épargne sous forme de comptes courants et de dépôts ainsi que de comptes à terme et de livrets ordinaires. 

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L’épargne des Français mis à contribution

Ces montants d’épargne témoignent pour le gouvernement de la capacité de l’économie française à financer par elle-même les investissements nécessaires à la transition écologique. Car l’État ne peut assumer seul les coûts de la transition écologique.

La mesure la plus concrète envisagée est de permettre le déblocage anticipé d'un Plan épargne logement (PEL) pour financer un projet de rénovation thermique. Idée qui pourtant en 2021 était qualifiée de contre-productive par le ministre des Finances, Bruno Le maire.

“Nous envisageons de permettre le déblocage anticipé de tous les Plans Epargne Logement dès lors qu'il s'agit d'un investissement pour la rénovation thermique. Vous investissez dans la rénovation thermique, vous pouvez débloquer votre PEL sans perte fiscale.”, a annoncé mercredi le ministre des Finances Bruno Le Maire, au terme de la première réunion du comité du financement de la transition écologique (CFTE).

Cette mesure si elle est appliquée, devrait être présentée lors du vote du futur projet de loi finances pour l’année 2024

Une transition énergétique estimée à 65 milliards d’euros annuels

Afin d’élaborer une stratégie et mener à bien la transition énergétique, un groupe de travail regroupant des acteurs de divers secteurs a été constitué. Parmi lesquels des économistes, des banques, des assurances, des sociétés de gestion, des fédérations professionnelles et pouvoirs publics placés sous l’égide de la Direction Générale du Trésor et des équipes de l’IFD.

Les objectifs climatiques ont été estimés à 30 à 60 milliards d’euros par an d’ici 2030. Ces investissements correspondent à de secteurs clé visant à être décarbonés comme les bâtiments, les transports, l’énergie, l’industrie, l’agriculture et les déchets. Il s’agit pour l’instant de d’estimations de besoins supplémentaires tendanciel, répétant chaque année les investissements constatés ou projetant la tendance d’émissions passées. 

Ces coûts seraient en grande majorité financés par des acteurs publics et des entreprises (environ 20 à 40 milliards d’euros par an). Les ménages quant à eux, agiront principalement à travers la rénovation carbone des logements et le passage aux mobilités bas-carbone. 

En parallèle de la modernisation du PEL, le gouvernement devrait prolonger l’éco-PTZ. Toujours dans cette optique d’accélérer la transition énergétique, il est aussi prévu de renforcer la contribution du Livret de développement durable et solidaire (LDDS).