Alors que la suppression de la taxe d'habitation sur la résidence principale est désormais actée, les propriétaires de résidences secondaires ne sont pas logés à la même enseigne. Cette année, ils seront encore nombreux à recevoir une facture alourdie. En cause : l'augmentation du nombre de communes décidant d'appliquer une surtaxe, parfois jusqu'à 60 %. Une mesure censée réguler le marché immobilier et renforcer les finances locales, mais qui ne fait pas l'unanimité.

Une taxe maintenue pour les résidences secondaires

Depuis 2023, la taxe d'habitation ne concerne plus que les résidences secondaires et certains logements vacants. Près de 4 millions de Français sont ainsi redevables de cet impôt, dont le montant moyen a atteint 1 125 euros en 2024, contre 1 001 euros l'année précédente.

Selon la Direction générale des finances publiques (DGFiP), 44,1 % des 3 690 communes situées en zone tendue appliqueront une majoration en 2025, contre 39,5 % en 2024. Le taux peut varier de 5 à 60 %. Les avis sont disponibles depuis le 3 novembre pour les contribuables non mensualisés et à partir du 17 novembre pour les autres. Les avis papier, eux, sont expédiés entre le 6 et le 28 novembre selon la situation. Le paiement doit impérativement être effectué avant le 15 décembre, sauf pour ceux ayant opté pour le prélèvement automatique prévu le 29 décembre.

Des hausses marquées dans les zones touristiques

De nombreuses stations balnéaires et villes touristiques ont choisi de durcir la fiscalité pour les résidences secondaires. Arcachon, La Rochelle ou Lège-Cap-Ferret ont voté une surtaxe maximale de 60 %. À Arcachon, cette décision devrait générer près de 3 millions d'euros de recettes supplémentaires chaque année. À Lège-Cap-Ferret, le gain attendu atteint un million d'euros.

Sur le littoral de la Somme, neuf communes ont également appliqué une majoration, comme Mers-les-Bains (+30 %), Villers-sur-Authie (+40 %) ou Fort-Mahon-Plage (+15 %). Dans ces territoires, la mesure vise à réguler un marché immobilier saturé par les résidences secondaires et à favoriser le retour de logements disponibles à l'année.

Les écarts restent considérables selon les régions. Certaines communes ultramarines atteignent des records, à l'image d'Anse-Bertrand (Guadeloupe) avec un taux de 58 %, ou Tasso en Corse à 50 %.

Une mesure économique et sociale qui divise

Pour les municipalités, cette surtaxe représente une double opportunité : alimenter leur budget et encourager une meilleure occupation du parc immobilier. Les recettes servent notamment à financer les crèches, écoles, équipements sportifs, voirie ou logements sociaux. À Lège-Cap-Ferret, par exemple, elles contribueront à la construction de logements à loyers modérés.

Mais la mesure ne fait pas l'unanimité. À Mers-les-Bains, où plus de 60 % des logements sont des résidences secondaires, certains habitants estiment cette hausse brutale et craignent de voir les propriétaires se détourner de la commune. D'autres y voient au contraire une chance de redonner vie à des villes désertées hors saison.

En 2024, les communes ont collecté près de 3,9 milliards d'euros grâce à cette taxe — un montant bien inférieur aux 22 milliards générés avant la suppression progressive de la taxe d'habitation principale. Malgré tout, cette manne fiscale reste précieuse pour les collectivités locales, confrontées à la baisse des dotations de l'État.



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