La plateforme de prise rendez-vous médicaux Doctolib a annoncé fin août une série de mesures pour limiter les prises de rendez-vous chez les professionnels de médecine non-traditionnelle. Les naturopathes sont particulièrement visés.
Doctolib est-il le grand gagnant de la crise sanitaire ? Avec la nécessité de réserver rapidement des créneaux pour un test ou un vaccin, la plateforme de prise de rendez-vous médicaux est devenue rapidement incontournable. Au point d’être même saturée à l’occasion des annonces gouvernementales.
En fin d’année dernière, l’entreprise revendiquait 60 millions d’utilisateurs (45 millions en France), et un chiffre d’affaires compris entre 150 et 200 millions d’euros (sur l’année 2020). Actuellement disponible en France, en Allemagne et en Italie, la startup fondée en 2013 a rapidement conquis les patients, mais aussi les praticiens.
Début 2022, Doctolib recensait 300 000 professionnels de santé, et ambitionnait d’en conquérir 100 000 autres d’ici à la fin de l’année. Toutefois, certains d’entre eux feront désormais l’objet d’un contrôle plus strict. C’est ce qu’a annoncé la plateforme le 25 août, suite à une demande de l’Ordre des médecins.
L’organisme souhaite en effet que les règles d’inscription se durcissent, notamment pour empêcher les prises de rendez-vous chez des représentants de médecine non-traditionnelle. Les naturopathes sont particulièrement visés, et dix-sept profils de praticiens suspects ont déjà été suspendus par la plateforme.
Dans la foulée, Doctolib a annoncé une série de mesures : une vérification du droit d’exercer sera dorénavant préalable à toute possibilité de prendre un rendez-vous, ce qui n’était donc pas le cas jusqu’ici. En effet, les praticiens n’ayant pas encore ouvert leur cabinet pouvait ouvrir la prise de rendez-vous sur la plateforme jusqu’à 15 jours avant de véritablement exercer.
Ce délai, qui va être supprimé, avait notamment permis plusieurs cas de fraude, avec usurpation des identités de véritables médecins. Plus largement, Doctolib souhaite bien marquer la différence entre les professionnels de santé et ceux de « bien-être », qui représentent 3% des inscrits et dont les naturopathes font partie.
Pour cela, les praticiens non-réglementés seront également signalés comme des « non-professionnels de santé ». Les procédures de signalement devraient, enfin, être facilitées, quand d’autres modifications seront également étudiées dans les mois qui viennent.
Avec cette intervention rapide, Doctolib entend rétablir au plus vite sa légitimité. Ce n’est pas en effet la première fois que des critiques s’abattent sur l’entreprise française. Sa position hégémonique durant la crise sanitaire a en effet inquiété les professionnels du secteur : au cœur de la période de vaccination, c’est bien la plateforme privée qui a géré l’accès à près de 90% des centres. Son service de téléconsultation a aussi été l'un des plus utilisés.
Un quasi-monopole auquel s’est aussi intéressé le Conseil d’État en mars dernier. L’institution s’interrogerait sur l’utilisation et la protection des nombreuses données de santé recueillies par le site. Pour l’heure, leur sécurité est jugée suffisante.
En tout état de cause, il parait difficile de ne pas lier le succès de la startup à son activité depuis deux ans : en mars, Doctolib a réalisé une levée de fonds record de 500 millions d’euros, qui en fait désormais la licorne la plus valorisée de la French Tech, à hauteur de 5,8 milliards d’euros.
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