Une étude de la DREES détaille comment les complémentaires santé utilisent leurs frais de gestion, cette partie des cotisations qui ne revient pas aux assurés. Ce taux, et le type de dépenses qu'il recouvre, varient fortement selon la nature de l'organisme.
Il y a quelques semaines, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir épinglait les complémentaires santé au sujet de leur taux de redistribution. Ce taux, qui exprime la part des cotisations qui revient aux assurés sous forme de remboursements de soins, doit en effet désormais être affiché distinctement par les organismes sur leurs devis.
Pour mesurer le respect de cette nouvelle législation, l’UFC-Que Choisir a demandé des devis à 24 assureurs de santé. De quoi calculer la part moyenne des cotisations reversées aux assurés via les remboursements : selon l’association elle s’établit à 76,2%.
Cette enquête arrivait déjà à la conclusion que ce taux de redistribution était pénalisé par des frais de gestion de 21% en moyenne, et qui pouvaient monter jusqu’à 30%. Les frais de gestion correspondent à la part des cotisations qui, à l’inverse, ne revient pas aux assurés.
Plus récemment, une autre étude de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), dépendante du ministère de la Santé, est venue, elle aussi, interroger la part des frais de gestion dans les cotisations des adhérents.
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Tout d’abord, elle rappelle ce que recouvre la notion de « frais de gestion » : ces dépenses servent à la fois à la gestion des sinistres, à financer les campagnes de communication pour acquérir de nouveaux clients, ou encore à l'administration des contrats existants.
De plus, comme le révélait déjà l’UFC-Que Choisir, les taux de redistribution et frais de gestion varient selon l’organisme de santé choisi. Selon la DREES, ce sont les institutions de prévoyance qui rendent le plus aux assurés, avec un taux de redistribution moyen de 89%, contre 79% pour les mutuelles, et 75% pour les compagnies d’assurance.
L’association de consommateurs n’arrivait pas aux mêmes conclusions. Selon l’UFC, le « retour sur cotisations » serait de 78,4% pour les mutuelles, de 77,7% pour les institutions de prévoyance et de 72,6% pour les assureurs. Pour rappel, ce taux doit être affiché par votre organisme de santé sur les devis, il est donc possible de les comparer en ligne, pour éventuellement changer de complémentaire.
Mais tout l’intérêt de l’étude de la DREES est qu’elle donne le détail de la façon dont les « frais de gestion » sont utilisés, et il ne s’agit pas que de « gestion » à proprement parler. Les mutuelles, par exemple semblent dépenser davantage ces ressources dans l’information aux adhérents et dans la gestion quotidienne des contrats.
Ce second poste de dépense doit beaucoup, note la DREES, à la concentration à l’œuvre dans le secteur mutualiste depuis une vingtaine d’années : le nombre de mutuelles a été divisé par deux depuis 2006. En un mot, l’activité se concentre de plus en plus sur un nombre restreint de mutuelles, et, lorsqu’une mutuelle en absorbe une autre, elle récupère un grand nombre de contrats, ce qui engendre bien sûr des coûts supplémentaires pour leur gestion.
En revanche, c’est une toute autre stratégie que semblent adopter les compagnies d’assurance. Toujours selon la DREES, ces derniers acteurs utiliseraient bien plus leurs frais de gestion pour des dépenses de marketing ou de publicité, dans le but de récupérer de nouveaux clients. Ce qu’on regroupe sous le terme des « frais d’acquisition » représenteraient ainsi jusqu’à 12% des frais de gestion des assureurs, contre moitié moins pour les mutuelles (6%), et pèseraient pour seulement 5% des dépenses chez les organismes de prévoyance.
En contrepartie, il faut aussi noter que les compagnies d’assurance sont les plus susceptibles de recourir à des intermédiaires (courtiers, agents généraux) pour gérer leurs contrats, ce qui fait baisser la part de leurs frais de gestion, et, mécaniquement, augmenter les autres postes de dépenses.
Malgré tout, cette étude nous permet de mieux comprendre comment sont calculées les primes d’assurances en matière de santé, et où part une partie de vos cotisations. Pour vous faire votre propre avis, vous pouvez d’ores et déjà comparer les mutuelles santé en ligne, mais aussi consulter le classement des complémentaires sur notre site Opinion Assurances, qui se fonde sur les avis des internautes.