La question de la fiabilité des voitures électriques par rapport aux thermiques revient régulièrement dans le débat public. L'étude 2025 de l'ADAC, basée sur l'analyse de plus de 3,6 millions de pannes, apporte un éclairage solide : les véhicules électriques récents se montrent globalement plus fiables que leurs homologues thermiques.
Moins de pannes pour les jeunes voitures électriques
Selon l'ADAC, pour les véhicules immatriculés entre 2020 et 2022, les voitures électriques enregistrent 4,2 pannes pour 1 000 véhicules, contre 10,4 pour les moteurs thermiques. Ce résultat confirme une tendance observée depuis plusieurs années : "Pour les voitures immatriculées pour la première fois entre 2020 et 2022, les véhicules électriques ont connu 4,2 pannes pour 1 000 véhicules", rapporte le journal allemand Handelsblatt.
L'analyse du club allemand montre également que sur l'année 2024, 8,5 véhicules électriques sur 1 000 ont nécessité une intervention, contre 12,9 pour les véhicules thermiques. La progression du nombre d'interventions (+ 46 % par rapport à 2023) s'explique principalement par l'augmentation du parc électrique et l'élargissement de la période d'analyse aux modèles immatriculés entre 2020 et 2022.
Toutefois, il est important de nuancer la comparaison : les véhicules thermiques évalués sont en moyenne plus anciens (10 ans en Allemagne, 11,9 ans en France) que les véhicules électriques analysés. L'ADAC a donc limité son étude aux véhicules récents pour garantir des résultats comparables.
Une principale faiblesse : la batterie de 12 volts
La panne la plus fréquente reste la défaillance de la batterie de 12 volts, aussi bien sur les véhicules thermiques qu'électriques. Elle représente 44,9 % des incidents en 2024. Ce problème récurrent touche toutes les motorisations : "Les batteries 12 Volts sont responsables de 50 % des pannes des voitures électriques et de 45 % des pannes des voitures à moteur à combustion", précise l'ADAC.
Cette faiblesse est notamment accentuée par la connectivité accrue des véhicules modernes. Le fait de "réveiller" un véhicule via une application consomme davantage la batterie, qui n'avait pas été conçue pour un tel usage intensif.
Derrière la batterie, les pannes liées au moteur et à l'électronique représentent 22,1 % des incidents et concernent principalement la gestion du système haute tension pour les électriques. Les problèmes de démarrage, d'éclairage et les crevaisons viennent ensuite.
Les véhicules électriques profitent d'une conception plus simple
La conception des moteurs électriques, avec moins de pièces mobiles, joue en faveur de leur fiabilité. Contrairement aux moteurs thermiques composés de nombreux éléments (pistons, soupapes, turbocompresseurs), le moteur électrique se limite souvent à un rotor. Moins de pièces signifie mécaniquement moins de risques de panne.
Les voitures électriques bénéficient également d'une moindre production de chaleur et n'ont pas besoin d'huile moteur, deux facteurs qui limitent l'usure. "Les moteurs électriques produisent moins de chaleur résiduelle que les moteurs à combustion, qui fonctionnent à des températures élevées et provoquent une usure plus importante", rappelle l'ADAC.
En matière de systèmes de verrouillage, les véhicules électriques équipés de solutions connectées présentent aussi moins de défaillances. L'accès au véhicule via une application réduit les risques liés au blocage ou à la perte des clés.
Seul bémol : les problèmes de pneus apparaissent plus fréquemment sur les véhicules électriques (1,3 panne pour 1 000 véhicules contre 0,9 pour les thermiques), en raison du poids supérieur des batteries qui sollicite davantage les pneumatiques.
La rédaction d'Assurland