Selon l'INSEE, Paris perd régulièrement des habitants, mais la tendance s'accentue ces dernières années. Le prix de l'immobilier qui reste élevé et le phénomène du télétravail initié par la crise sanitaire contribuent à cet exode. Mais où déménagent les partants ?
Paris outragé, Paris brisé, Paris libéré… Et, bientôt, Paris vidé ? Selon les données dévoilées en fin d’année 2022 par l’INSEE, la capitale a encore perdu des habitants l’an passé. Cette tendance dure depuis plus de dix ans et s’est accentuée récemment, au point qu’on se demande quand s’arrêtera l’exode.
Les faits d’abord : Paris comptait 2 117 702 habitants l’année dernière. C’est 123 000 de moins qu’il y a dix ans, en 2012 (2 240 642 habitants). Sur une décennie, le déclin démographique n’est certes que de 5,5 %, mais c’est plutôt la tendance qui inquiète. Entre 2008 et 2013, la capitale gagnait encore en moyenne 3 700 habitants par an, tandis qu’entre 2014 et 2020 elle en a perdu 12 400 en moyenne chaque année.
L’envie de quitter la ville lumière serait donc plus forte que celle qui pousse à s’y installer sur les vingt dernières années. Les mêmes raisons sont souvent invoquées pour justifier ces départs. En particulier le coût de l’immobilier, qui, même s’il recule depuis deux ans, se situe toujours autour des 10 000 euros le mètre carré. Le prix moyen de location se situe lui à 32 euros le mètre carré (SeLoger).
Des prix qui poussent les acquéreurs comme les locataires à souhaiter s’éloigner de Paris. D’après une autre étude de l’INSEE, les locataires du parc privé représentent par exemple 39 % des départs. Concernant la destination de ces exilés de la capitale, une distinction s'opère selon âge.
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Les moins de 60 ans ont tendance à rester à en Ile-de-France : près de la moitié des ménages partants s’installent à moins de 20 kilomètres de Paris, notamment en petite couronne, ce qui renchérit le prix des surfaces. Selon leurs moyens, il s’agit principalement de villes des Hauts-de-Seine (Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret) et de la Seine-Saint-Denis (Montreuil, Saint-Denis).
En comptant aussi les départs pour la grande couronne, on s’aperçoit qu’une grande majorité (58 %) des anciens parisiens restent en fait dans la région. Les autres partent vivre en milieu urbain en région, en particulier autour d’une autre grande agglomération, comme Lyon, Bordeaux, Marseille ou Nantes. Ce choix doit beaucoup à la l’origine géographique du ménage : plus d’un quart retourne dans leur région de naissance.
De leur côté, les plus de 60 ans et les retraités optent pour des déménagements plus lointains. Plus de la moitié d’entre eux s’exile à plus de 300 kilomètres de Paris. Les régions les plus prisées sont la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Nouvelle-Aquitaine, pour près d’un tiers des départs.
Enfin, outre les départs définitifs des retraités, il faut également prendre en compte le phénomène des partants qui continuent de travailler à Paris. Depuis la crise sanitaire, le déploiement du télétravail a accentué cette tentation. Les Parisiens à "temps partiel", ou "Parrinciaux" sont de plus en plus nombreux. Et c’est logique quand on connait le type d’emploi proposé dans la capitale. Le télétravail est réservé au secteur tertiaire, et a fortiori aux cadres, or la région concentrent 40 % des emplois de cadre du pays.