Le 5 mars, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié une mise en garde contre les dangers des compléments alimentaires contenant de la Garcinia cambogia. Bien que son utilisation soit interdite dans les médicaments en France depuis 2012, cette plante reste largement présente dans les produits minceur vendus sur le marché. Présentée comme un "coupe-faim naturel", elle est pourtant associée à des effets secondaires sévères, pouvant aller jusqu'à la mort.

Des effets secondaires graves et avérés

L'Anses a publié cette alerte après avoir analysé plusieurs cas d'effets indésirables graves liés à la consommation de Garcinia cambogia, dont un décès survenu en France. Parmi les complications signalées figurent des atteintes hépatiques sévères (hépatites aiguës, insuffisances hépatiques), des troubles digestifs majeurs, des effets psychiatriques inquiétants (anxiété, hallucinations) ainsi que des complications cardiaques et musculaires.

Plus alarmant encore, ces réactions ne touchent pas uniquement les personnes présentant des antécédents médicaux, mais aussi des individus en parfaite santé. En recoupant les signalements français avec des données issues d'autres pays (Italie, États-Unis, Canada, Corée), les experts ont mis en évidence un lien de causalité probable entre la consommation de cette plante et des maladies graves, telles que des pancréatites et des troubles psychiques pouvant conduire à des comportements dangereux.

La réglementation jugée insuffisante face aux risques

Malgré ces alertes, la Garcinia cambogia reste en vente libre dans de nombreux compléments alimentaires disponibles sur internet et en magasins spécialisés. Les fabricants continuent de promouvoir ses prétendues vertus en affichant des allégations santé séduisantes : "contrôle du poids", "réduction du stockage des graisses", ou encore "régulation de la glycémie". Or, ces affirmations, non prouvées scientifiquement, induisent les consommateurs en erreur et banalisent les risques réels liés à cette substance.

À ce jour, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a lancé une évaluation des dangers associés à la Garcinia cambogia et à son principal actif, l'acide hydroxycitrique. Les conclusions de cette étude pourraient conduire à un encadrement plus strict, voire à une interdiction pure et simple de cette plante dans les compléments alimentaires.

Pour les consommateurs, la vigilance est de mise 

En attendant d'éventuelles restrictions réglementaires, l'Anses recommande aux consommateurs d'adopter une attitude de prudence face aux promesses des compléments alimentaires destinés à la perte de poids. "La perte de poids sans indication médicale comporte des risques, surtout quand la personne adopte des pratiques alimentaires déséquilibrées et peu diversifiées", rappelle l'agence. Il est préférable de privilégier des approches encadrées par des professionnels de santé, qui sauront orienter vers des solutions adaptées et sans danger.

Par ailleurs, l'agence milite pour une harmonisation des listes de plantes autorisées dans les compléments alimentaires à l'échelle européenne, afin d'éviter que des substances potentiellement nocives ne soient mises sur le marché sans contrôle strict.



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