Alors qu’un projet de loi du gouvernement est censé être présenté avant la fin de l’été, l’Académie de médecine se dit favorable au suicide assisté. Dans un avis qu’elle vient de publier, elle insiste toutefois sur son caractère "exceptionnel". Par ailleurs, l’instance se prononce toujours contre l’euthanasie.
L’Académie de médecine a publié, ce lundi 17 juillet, un avis de trente pages sur la fin de vie. Dans cet avis, elle se dit favorable au suicide assisté et rentre ainsi dans le débat. Cette publication intervient alors que le gouvernement doit présenter son projet de loi sur "l’aide active à mourir" d’ici quelques semaines.
L'avis, qui s’intitule "Favoriser une fin de vie digne et apaisée : répondre à la souffrance inhumaine et protéger les personnes vulnérables", a été adopté en juin dernier avec une large majorité de 60 voix pour, 24 contre et 10 absentions.
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Néanmoins, l’Académie de médecine tient à insister sur le caractère raisonné de l’utilisation de cette méthode. Ainsi, elle accepte "à titre exceptionnel l’assistance au suicide, sous conditions impératives". L’instance ajoute que le suicide assisté, s’il est adopté, "devra s’accompagner obligatoirement des garanties inspirées du strict encadrement", s’inspirant de ce qui est "en vigueur dans l’État de l’Oregon". Rappelons que l'Oregon a adopté cette méthode en octobre 1997.
Pas question, donc, selon l’instance d’avoir recours au suicide assisté à tort et à travers : l’amélioration de l’offre en soins palliatifs reste une priorité. "Il s’agit de pouvoir accéder à l’aide active à mourir (et non d’inciter à y recourir)", souligne l’avis publié.
De surcroît, l’Académie de médecine rappelle sa position en défaveur de l’euthanasie et se montre intransigeante sur cette distinction avec le suicide assisté. Alors que l’euthanasie s’effectue par une personne tierce, le patient qui désire mettre fin à ses jours via le suicide assisté s’administre lui-même le produit létal.
Aux yeux de l’instance, "l’euthanasie, à la différence du suicide assisté transgresse le Serment d’Hippocrate — « Je ne provoquerai jamais la mort » — prêté par tout médecin". Elle observe par ailleurs qu’outre "son caractère transgressif et subversif, la majorité des soignants redoutent l’aspect expéditif de l’euthanasie".