Les troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touchent environ 5 % des enfants dans le monde. En France, le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie représentent un défi majeur pour les professionnels de santé. La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis ce lundi 23 septembre de nouvelles recommandations pour améliorer les soins et réduire les délais d'intervention.

Un diagnostic complexe et des symptômes variés

Le diagnostic du TDAH se base sur des signes d'inattention, parfois associés à une hyperactivité et à de l'impulsivité. Ces symptômes peuvent varier d'un enfant à l'autre, et leur impact est souvent dévastateur sur le plan scolaire, social et familial.

Cependant, poser ce diagnostic reste un processus complexe. Il nécessite des consultations avec l'enfant et ses parents pour comprendre les dynamiques neurologiques, psychomotrices et affectives en jeu.

"Ce qui fait la subtilité du diagnostic, c'est que de nombreux enfants peuvent avoir l'air impulsifs ou présenter des troubles de l'attention", explique Olivier Bonnot, professeur de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent à l'université Paris Saclay, qui a présidé le groupe de travail de la HAS.

Ces consultations comprennent également des examens cliniques et des entretiens avec l'entourage de l'enfant, incluant le milieu scolaire. Ce processus, long et fastidieux, retarde souvent l'accès à une prise en charge adaptée, renforçant ainsi les répercussions négatives sur l'enfant.

En 2015, l'autorité avait déjà émis des recommandations pour mieux identifier le TDAH. Aujourd'hui, près de dix ans plus tard, elle va plus loin en proposant un diagnostic "Cette fois, on dispose enfin d'une procédure claire pour établir un diagnostic médical cadré et qui sera gravé dans le marbre" se félicite Christine Gétin, directrice de l'association HyperSupers TDAH France, qui a saisi la HAS avec le ministère de la Santé pour faire avancer le sujet.

Former plus de professionnels pour une meilleure prise en charge

L'un des principaux défis reste la formation des professionnels de santé. Avec une répartition inégale des pédiatres et psychiatres sur le territoire, de nombreux enfants ne bénéficient pas d'un diagnostic rapide.

La HAS appelle à augmenter les formations dédiées au TDAH pour généraliser l'intervention des professionnels de premier recours. En améliorant l'accès aux soins, ces nouvelles mesures visent à limiter les conséquences du TDAH à long terme, tant sur le plan scolaire que social.

Le développement des téléconsultations assistées, avec un professionnel de santé présent aux côtés de l'enfant et sa famille, pourrait également réduire la pression sur les centres de diagnostic. Cependant, un premier contact en présentiel reste recommandé pour évaluer pleinement l'état clinique de l'enfant.

Une prise en charge élargie et une prise en charge adaptée

Face à ces délais prolongés, la HAS recommande un élargissement des compétences à d'autres professionnels de santé, comme les médecins généralistes, qui pourraient suivre des formations spécialisées.

La prise en charge doit avant tout privilégier des interventions non médicamenteuses. La psychoéducation est essentielle pour aider les parents et les enseignants à comprendre le trouble et à adopter des aménagements spécifiques pour l'enfant.

En cas de besoin, un traitement médicamenteux pourra être proposé, en complément des thérapies comportementales.



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