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Punaises de lit : La Mairie de Paris demande un investissement des assureurs

04 oct. 2023 Zoé Dupey 293 vues

Face à la recrudescence importante des punaises de lit, la mairie de Paris souhaite entamer “un dialogue avec les assureurs” afin d’intégrer dans le contrat d'assurance habitation l’éradication des nuisibles. Cette nouvelle mesure devrait aussi permettre aux foyers les plus modestes de traiter leur logement et limiter ainsi la propagation pour faute de moyens.

Une recrudescence des punaises de lit observée depuis cet été

Contrairement à ce que l'on pouvait penser, les punaises de lit, longtemps considérées comme éradiquées en France depuis les années 50, font aujourd'hui leur retour sur le territoire national. Cette résurgence s'explique en partie par l'essor des voyages internationaux et l'évolution des résistances aux insecticides. Ces parasites, qui se terrent dans l'obscurité, montrent une nette préférence pour les chambres à coucher et les salons équipés de canapés.

Les punaises de lit représentent un fléau grandissant. Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris, met en avant un levier essentiel pour lutter contre ces nuisibles : l'assurance habitation. Selon lui, le "coût de prise en charge du traitement de ce type de nuisibles pourrait relever des contrats d'assurance habitation", une perspective cruciale compte tenu des tarifs pouvant atteindre jusqu'à 3 000 euros dans les cas les plus critiques.

Un prix bien trop élevé pour les ménages français, qui luttant déjà contre la crise inflationniste, pourraient s’orienter vers des solutions moins coûteuses.

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230 millions d’euros par an à charge des ménages

Le coût élevé de ces traitements décourage certains propriétaires, poussant ainsi à la propagation des punaises dans les habitations avoisinantes. Face à cela, certaines personnes optent pour des solutions mécaniques telles que l'aspiration du matelas ou le lavage à haute température des vêtements. Cependant, ces méthodes ne suffisent souvent pas, nécessitant alors l'intervention de professionnels agréés.

"La clarification de qui a la responsabilité entre le locataire et le propriétaire et engager un dialogue avec les assureurs parce qu’il faut vraiment lever cette contrainte financière qui fait que beaucoup de gens ne traitent pas et que ça finit par contaminer les voisins " a déclaré l’adjoint au maire.

Selon un sondage Ipsos, entre 2017 et 2022, 11% des foyers français auraient été touchés par ces nuisibles. Un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) révèle l'ampleur de l'impact sanitaire et socio-économique de ces infestations.

L'Anses dans un rapport établi en juillet 2023 a estimé le coût total de la lutte à 1,4 milliard d'euros pour la période de 2017 à 2022, soit une moyenne de 230 millions d'euros par an pour les ménages français. Les bailleurs sociaux et les logements étudiants ont également dû allouer des ressources importantes pour lutter contre ces nuisibles.

L'agence souligne que les infestations touchent tous les milieux sociaux, écartant ainsi les préjugés. Cependant, le niveau de revenu influe sur la persistance de l'infestation, les coûts de lutte pouvant être prohibitifs pour certaines familles, atteignant en moyenne 866 euros par foyer.

Des conséquences sanitaires

En termes de santé, le coût s'élève à 83 millions d'euros pour les Français, englobant des pertes liées à la qualité de vie, aux troubles du sommeil, et aux impacts sur la santé mentale. Les arrêts de travail et les soins physiques sont également des postes de dépenses élevés.

Outre les coûts financiers, les infestations de punaises de lit ont des conséquences psychologiques souvent sous-estimées. Les personnes touchées peuvent subir des traumatismes graves, allant jusqu'à perturber leur sommeil de façon significative. La méthode de lutte elle-même peut être source de stress, obligeant les individus à participer activement au processus, ce qui est souvent ressenti comme une double peine.

Que l’éradication soit réalisée par des particuliers ou des professionnels, l’Anses rappelle qu’il est recommandé de privilégier les méthodes non chimiques, telles que le traitement par la chaleur sèche ou la congélation. Bien que ces deux méthodes soient efficaces, le traitement par la chaleur est plus adapté pour traiter une pièce dans son ensemble, alors que la congélation est plus adaptée à des vêtements ou de petits objets infestés.