Les indemnités journalières sont en constante augmentation en Île-de-France, et ce même après la fin de l’épidémie de Coronavirus. La Sécurité Sociale entend bien résoudre le problème en resserrant les vis. En ligne de mire : les médecins généralistes trop permissifs sur les arrêts de travail de leurs patients.
Sous l’effet de facteurs multiples (augmentation de l’espérance de vie, amélioration des prestations,etc.), les dépenses sociales ont progressé depuis vingt ans plus vite que la production nationale.
Le déficit de la Sécurité sociale est donc un sujet récurrent et les différents gouvernements en place ont tenté par diverses mesures de revenir à l’équilibre.
En 2021, ce sont un milliard six cents millions d’euros qui ont été dépensés par l’Assurance Maladie contre un milliard en 2009, et ce, uniquement pour la région Île-de-France. Ces dépenses élevées concerneraient principalement les indemnités journalières, autrement dit, les arrêts de travail des salariés. Une augmentation qui malgré la fin de l'épidémie de Covid est constante augmentation.
« L’indemnisation de l’ensemble des arrêts de travail a représenté un coût de 14 milliards d’euros en 2022, en dehors des arrêts liés à la Covid. Cette dépense apparaît en accélération, avec un taux d’évolution de 7,4 % en 2022, de 6,6 % en moyenne depuis 2019 (hors Covid), alors qu’il s’élevait à 4,4 % entre 2015 et 2019 », est-il précisé dans un document de l’Assurance maladie.
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Afin d’endiguer le problème, la Sécurité sociale compte reprendre des mesures de régulation plus strictes envers les prescripteurs. Elle a ainsi mis en place un calcul permettant d’établir une moyenne sur un basin de la population afin de mettre directement mis en cause les médecins prescrivant plus que leurs confrères. Pourtant dans un rapport, l’Assurance Maladie précise bien que seulement mille médecins de la région sont concernés et ne représentent qu’à peine 2 % des médecins généralistes.
Des mesures qui en plus d’être superflues, pourraient avoir un effet délétère sur le moral des médecins. En effet, avertis d’un courrier, les professionnels pourraient interpréter ce dernier comme une remise en cause de leur pratique. D’autant plus que cette mesure rend les médecins généralistes comme seuls responsables d’un système déjà défaillant.
D’autre part, le calcul établi par l’Assurance Maladie, ne prend pas en compte les motifs des arrêts.
Pourtant les médecins sont-ils vraiment responsables de la hausse des arrêts maladie ?
D’après l'Irdes, l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé la moitié de la hausse des dépenses de santé serait liée à l'augmentation de la population et à son vieillissement. Ce qui était déjà le cas en 2014, lorsque le déficit du régime général de la Sécurité sociale atteignait de 9,9 milliards d’euros dont 1,7 milliard pour la branche vieillesse et 6,1 milliards pour la branche maladie.
Il y a aussi le cabinet Rehalto, spécialiste de la prévention de l'absentéisme qui a mené l'enquête pour la quatrième année consécutive auprès de 1 504 salariés et 350 entreprises.D’après celle-ci 44% des salariés français seraient en état de détresse psychologique. Pour 14% d’entre eux, la détresse psychologique est même qualifiée d’élevée, entrainant ainsi des burn-out sévères et des arrêts de travail.
Six salariés sur dix pensent que leur état psychologique ne leur permettra pas de travailler jusqu’à la retraite et la quasi-totalité des personnes interrogées estiment qu’on devrait améliorer les conditions du travail pour le rendre plus soutenable.
De son côté, l’Assurance maladie entend baisser coûte que coûte les dépenses et emploiera des mesures fortes pour atteindre ses objectifs.