Assurance prêt immobilier

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L'assurance emprunteur, indispensable pour garantir un prêt immobilier, peut parfois être source de conflits entre l'assuré et l'assureur. Que ce soit en raison d'un refus d'indemnisation, de l'application stricte de certaines exclusions de garanties, ou encore de prélèvements indus après le remboursement total du crédit, les motifs de litige sont variés et fréquents. Face à ces situations, il est essentiel de connaître les démarches à suivre pour faire valoir ses droits et obtenir réparation​.

Les principales causes de litige

Le refus d'indemnisation

L'une des cas les plus courantes de litige en assurance emprunteur est le refus d'indemnisation. Ce refus peut être motivé par plusieurs facteurs, tels que les exclusions de garanties présentes dans le contrat. Par exemple, certaines garanties, comme l'incapacité temporaire de travail (ITT), ne couvrent pas toujours la profession habituelle de l'assuré. Ainsi, un assuré qui ne peut plus exercer son métier habituel pourrait se voir refuser l'indemnisation s'il est encore en mesure de travailler dans un autre domaine​.

D'autres motifs incluent des omissions dans la déclaration de risques ou des erreurs dans le dossier de demande, comme le non-respect des délais de déclaration d'un sinistre, qui varient généralement entre 2 et 10 jours après l'incident.

La déchéance de garantie

Ce terme désigne le fait que l'assureur refuse d'activer les garanties du contrat en raison d'un manquement aux obligations contractuelles par l'emprunteur. Cela peut se produire en cas de mensonge ou d'omission d'informations importantes lors de la souscription, ou si l'emprunteur n'a pas déclaré un changement de situation pouvant modifier les risques couverts par l'assurance du crédit immobilier​.

Un autre cas fréquent est le défaut de paiement des cotisations, ce qui peut entraîner un refus total de couverture.

Les prélèvements indus après remboursement du prêt

Il arrive que certains assureurs continuent de prélever des cotisations d'assurance emprunteur même après le remboursement total du crédit. Ce type de litige est généralement réglé en fournissant à la compagnie d'assurance une preuve du remboursement intégral. Une fois cette preuve reçue, les prélèvements cessent et les 3 sommes indûment perçues sont remboursées​.

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Comment résoudre un litige avec son assurance empruteur ?

Contacter le service réclamation de l'assureur

Si après avoir relu le contrat vous estimez que l'assureur n'a pas respecté ses engagements, il convient de prendre contact avec le service réclamations de la compagnie d'assurance. Ce recours vise à tenter une résolution à l'amiable. 

Une lettre de réclamation officielle, détaillant le litige et accompagnée de toutes les pièces justificatives (contrat, courriers échangés, etc.), doit être envoyée en recommandé avec accusé de réception​. Les coordonnées du service réclamations se trouvent souvent sur le site de l'assureur ou dans les conditions générales du contrat​.

Faire appel au médiateur de l'assurance

Si la réclamation n'aboutit pas à un accord amiable, l'assuré peut saisir un médiateur. Le médiateur de l'assurance est une autorité indépendante dont le rôle est de proposer une solution impartiale.

Cette étape est gratuite et suspend les délais de prescription du litige. Le médiateur doit en principe rendre son avis dans un délai de 90 jours, mais ce processus peut parfois s'étendre jusqu'à 6 mois.

Recours judiciaires en dernier ressort

Si toutes les tentatives amiables échouent, l'assuré dispose de la possibilité d'intenter une action en justice pour résoudre le litige avec son assurance de prêt. Voici les étapes clés à suivre pour enclencher ce processus :

  1. envoyer une mise en demeure : avant de porter le litige devant les tribunaux, il est obligatoire d'envoyer une mise en demeure à l'assureur. Ce document officiel informe la compagnie d'assurance de votre intention de poursuivre en justice s'il ne satisfait pas à votre demande ;
  2. saisir le tribunal compétent : si la mise en demeure reste sans réponse ou si l'assureur persiste dans son refus, la seule solution restante est d'entamer une procédure judiciaire. Vous avez un délai de deux ans à compter du premier refus d'indemnisation pour saisir le tribunal. Cette action doit être bien préparée, en fournissant un dossier solide contenant le contrat d'assurance, les échanges avec l'assureur, et toutes les pièces justificatives liées au litige ;
  3. coût et durée de la procédure : les procédures judiciaires peuvent être longues et coûteuses, mais elles restent parfois la seule issue lorsque les démarches amiables et la médiation échouent. Consultez un avocat spécialisé en droit des assurances pour évaluer les chances de succès et les implications financières de la procédure.
 

Vérifiez votre contrat d'assurance multirisque habitation (MRH) pour savoir si la garantie de protection juridique est incluse. Cette garantie peut couvrir tout ou partie des frais de justice et les honoraires d'avocat en cas de litige lié à votre assurance emprunteur.

FAQ Litige assurance emprunteur

  • Comment contacter la médiation de l'assurance ?

    Vous pouvez contacter la Médiation de l'Assurance par courrier à l'adresse suivante : La Médiation de l'Assurance, TSA 50110, 75441 Paris Cedex 09.Il est également possible de saisir le médiateur en ligne via le formulaire disponible sur le site officiel.

  • Tout consommateur ayant un litige avec un organisme d'assurance, sous réserve que la tentative de résolution amiable avec l'assureur ait échoué, peut saisir le Médiateur de l'Assurance. La compagnie d'assurance doit être adhérente à ce dispositif. Le médiateur ne peut intervenir qu'avant qu'une procédure judiciaire ne soit lancée, et le litige doit concerner un contrat d'assurance soumis à la réglementation française.

  • La médiation est un service gratuit pour les consommateurs. Les coûts de la médiation sont pris en charge par les assureurs membres de la Médiation de l'Assurance.

  • Les tribunaux compétents pour régler les litiges entre assurés et assureurs sont :

    • tribunal de proximité : pour les litiges de moins de 4 000 euros ;
    • tribunal d'instance : pour les litiges compris entre 4 000 et 10 000 euros ;
    • tribunal de grande instance : pour les litiges dont le montant est supérieur à 10 000 euros, où l'assistance d'un avocat est requise​.
Jordan Hervieux
Rédigé par Jordan Hervieux

Dernière mise à jour : le 24/10/2024

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