Les pouches, ces sachets de nicotine aromatisés qui se placent contre la gencive, sont en passe d'être interdits en France. Ce produit, particulièrement populaire chez les jeunes, est pointé du doigt pour ses risques sanitaires graves. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé cette mesure à l'occasion du mois sans tabac, mettant en avant la dangerosité et l'attrait de ces produits auprès des adolescents.

La montée en puissance des pouches chez les jeunes

Les pouches sont des sachets contenant de la nicotine cristallisée, enrobés de fibres polymères et divers arômes. Ils se consomment en les plaçant entre la lèvre et la gencive, permettant une absorption rapide de la nicotine dans le sang. "Les sachets délivrent une dose très importante de nicotine : jusqu'à 50 mg selon certaines marques", explique le Comité national contre le tabagisme (CNCT). Ce mode de consommation alternatif au tabac attire particulièrement les jeunes par son marketing attractif et ses saveurs variées.

Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé, s'inquiète de l'attrait de ces produits : "Le marketing de ces produits est directement ciblé vers les jeunes et je souhaite que nous puissions protéger notre jeunesse." La ministre met en avant les effets délétères de ces produits, soulignant qu'ils induisent une dépendance rapide et des risques de toxicité élevés.

Des effets graves sur la santé des adolescents

Les effets de ces sachets sur la santé sont alarmants. La ministre rapporte une hausse inquiétante des appels aux centres anti-poisons concernant des adolescents souffrant de syndromes nicotiniques aigus. "Je suis très préoccupée car les centres anti-poisons reçoivent de plus en plus d'appels d'adolescents pour des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères, en lien avec la consommation des pouches", explique-t-elle. Parmi les symptômes rapportés, on retrouve vomissements, convulsions, hypotension et troubles de la conscience, des effets graves pour de jeunes consommateurs en phase de croissance.

Selon l'Anses, les adolescents de 12 à 17 ans représentent la majorité des cas d'intoxication. L'agence de santé avait d'ailleurs alerté en 2023 sur l'augmentation des intoxications dues à ces produits, ainsi qu'à d'autres produits similaires comme les billes de nicotine. "Les enfants et adolescents sont les principales victimes", précise l'Anses, qui constate que le nombre de cas pourrait être largement sous-estimé.

Une interdiction prochaine pour contrer la dépendance à la nicotine

Face à l'ampleur du phénomène, le gouvernement a décidé d'interdire ces sachets de nicotine ainsi que des produits similaires, tels que les gommes et les billes aromatisées. Un texte d'interdiction est attendu dans les semaines à venir, alors que la ministre souhaite "protéger la jeunesse" contre cette dépendance. "C'est de notre devoir d'en interdire la commercialisation", ajoute la ministre de la Santé.

Cette interdiction s'inscrit dans la continuité des actions gouvernementales visant à limiter l'accès aux produits favorisant la dépendance chez les jeunes. En début d'année, une loi a été votée pour interdire les puffs, ces cigarettes électroniques à usage unique très prisées des adolescents. La ministre souhaite mettre fin à leur commercialisation avant la fin de l'année.

Cette interdiction des pouches ne marque pas la fin des préoccupations autour des produits nicotiniques. L'apparition régulière de nouveaux produits soulève des questions sur la régulation de la nicotine sans tabac, à laquelle aucune réglementation spécifique n'est pour l'instant appliquée. En mai dernier, le Comité national contre le tabagisme avait déposé une plainte pour "trafic de substances vénéneuses" afin de renforcer les mesures de contrôle.



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