Pour la première fois, les voitures 100 % électriques franchissent 26 % des immatriculations en France. Cette dynamique intervient alors que le marché automobile reste globalement en repli et que les constructeurs affichent des performances très contrastées. Les données publiées par la Plateforme automobile (PFA) confirment la transformation rapide des habitudes d'achat.
Un marché automobile toujours en recul
En novembre, le marché français des voitures particulières neuves recule de 0,29 % sur un an, avec 132 927 immatriculations. Sur les onze premiers mois de 2025, la baisse atteint 4,92 %, soit 1 459 227 immatriculations. L'industrie reste loin de ses niveaux d'avant-crise : le marché évolue encore 23 % sous son niveau de 2019.
La porte-parole de la PFA explique cette tendance par l'attentisme des ménages et des entreprises, dû aux "incertitudes politiques et économiques", notamment liées au projet de loi de finances 2026.
Bon à savoir :
Le mois de novembre 2025 comptait deux jours ouvrés de moins qu'en 2024, ce qui accentue mécaniquement la contraction du marché.
Dans ce contexte morose, les performances des constructeurs divergent fortement :
- Renault progresse de 4 %, porté par une hausse de 13,6 % de la marque Renault, malgré la chute de 16,5 % de Dacia. Le groupe devient numéro un du marché français avec 26,6 % de part de marché ;
- Stellantis recule de 5,5 %. Peugeot plonge de 12,2 %, tandis que Citroën avance de 14,2 %.
- Volkswagen progresse de 1,6 %, malgré un repli de la marque principale ;
- Tesla s'effondre de 57,83 % et, selon les données communiquées, "reste au fond du trou".
Les voitures électriques franchissent 26 % des immatriculations
La principale rupture du mois concerne l'électrique. En novembre, les véhicules 100 % électriques atteignent 26 % des immatriculations, un record historique. Sur l'ensemble de l'année, leur part grimpe à 19,5 %, contre 17 % en 2024. Les hybrides poursuivent également leur progression : 50,4 % du marché, en hausse de 8,6 points. Les modèles essence reculent à 21,6 %, loin des 30,2 % observés un an plus tôt.
Selon la PFA, deux leviers expliquent la progression rapide des voitures électriques :
- le “leasing social”, relancé en octobre : ce dispositif permet aux ménages modestes de louer un véhicule électrique avec option d'achat grâce à une aide de l'État. Il a été "assez porteur sur les ventes de véhicules" zéro émission, souligne la porte-parole ;
- l'obligation imposée aux entreprises : leurs flottes doivent intégrer au moins 20 % de véhicules électriques, un cadre réglementaire qui soutient mécaniquement les immatriculations, même dans un marché global en recul.
Une transition dynamique, mais encore fragile
L'essor de l'électrique masque en partie les difficultés structurelles du secteur. Les consommateurs se tournent vers des motorisations alternatives, mais l'ensemble du marché reste contracté. La prudence domine, portée par le contexte économique, le niveau d'inflation et les arbitrages liés aux futures mesures budgétaires.
Les prochains mois dépendront :
- de la stabilité économique,
- de la prolongation ou non des aides publiques,
- et de la capacité des constructeurs à proposer des modèles accessibles.
La rédaction d'Assurland