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Plusieurs villes en France ont instauré une limitation à 30 km/h. Cependant, une étude du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement a révélé que rouler à cette vitesse était plus polluant que rouler à 50 km/h. Comment expliquer cela ? Et, dans ce cas, pourquoi continuer à limiter à 30 km/h ?
On pourrait penser que rouler plus lentement réduit forcément les émissions polluantes... Mais ce n'est pas le cas. En effet, le Cerema a publié un rapport démontrant qu'à 30 km/h, un véhicule pollue plus qu'à 50 km/h. « Pour les véhicules légers comme pour les poids-lourds, les émissions sont importantes à très faible vitesse (jusqu'à 30 km/h environ) », pointe l'étude. D'ailleurs, cette nouvelle n'en est pas vraiment une, car une étude de 2009 avait déjà établi une telle conclusion.
Dans le détail, le rapport du Cerema met en évidence que pour les véhicules thermiques (essence ou diesel), la vitesse optimale pour limiter au maximum les émissions polluantes (particules fines, gaz à effet de serre, oxyde d'azote) est de 70 km/h. On y apprend même qu'un véhicule roulant à 30 km/h émet 18,9 % d'émissions de CO2 supplémentaires qu'en roulant à 50. Plus encore, rouler à 30 km/h est aussi émetteur en CO2 que rouler à 130 km/h, vitesse maximale autorisée sur l'autoroute. Entre 50 et 90 km/h, les émissions sont relativement stables.
Émissions de CO2 d'un véhicule particulier selon sa vitesse / Crédit : Cerema
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Les résultats de cette étude ont des enjeux d'autant plus importants que plusieurs villes françaises ont pris le parti de limiter à 30 km/h la vitesse de circulation : Paris, Nantes, Montpellier, Toulouse, Rennes, Strasbourg et Grenoble. À Lille, la quasi-intégralité des rues sont également limitées à 30 km/h.
Mais peut-on appliquer cette étude pour les trajets en ville ? « Dans les trajets urbains, les automobilistes ne sont jamais à une vitesse moyenne. Ils accélèrent, décelèrent, s'arrêtent aux feux. Cette conclusion ne s'applique pas à ces trajets », se positionne Marie Cheron, responsable mobilité au sein de la fondation Nicolas Hulot. Toutefois, en dessous de 30 km/h, un véhicule reste plus polluant qu'à 50.
Si l'argument de la pollution de l'air semble mal tenir pour limiter la vitesse à 30 km/h, quelques arguments restent en faveur d'une telle restriction. Premièrement, en termes de sécurité routière, un choc à 30 km/h reste bien moins dangereux qu'à 50. En outre il y a aussi la question de la pollution sonore. En effet, à 30 km/h en moyenne, la réduction de bruit est d'environ 3 décibels par rapport à 50. Enfin, les pouvoirs publics arguent qu'une telle limitation est dissuasive pour les automobilistes. Cela pourrait donc permettre de fluidifier le trafic pour les bus et les vélos en chassant les voitures hors de la ville.