Réparer sa voiture ou sa moto peut rapidement grever le budget d'une famille. Face aux dépenses imprévues, la CAF propose pourtant un dispositif souvent ignoré : le crédit social "Réparation et/ou Assistance véhicule". Avec jusqu'à 500 euros d'aide pour les réparations ou l'assurance, ce soutien vise à éviter qu'une panne ou une résiliation ne plonge un foyer dans la difficulté. Voici comment en bénéficier.
Une aide pensée pour maintenir les familles mobiles
Selon le baromètre idGarages, les prix de la réparation automobile ont progressé en moyenne de + 7,64 % en 2024, après déjà + 11,51 % entre 2022 et 2023. Le coût moyen d'une révision atteint désormais 332 euros. Cette hausse s'explique en grande partie par l'envolée du prix des pièces détachées : leur tarif a grimpé de près de 10 % entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2024, bien au-dessus de l'inflation générale. C'est dans ce contexte que le crédit social "Réparation et/ou Assistance véhicule" peut venir en aide.
Le crédit "Réparation et/ou Assistance véhicule" s'adresse aux allocataires confrontés à des frais indispensables pour conserver un véhicule en état de marche. Une panne, un contrôle technique refusé ou une assurance à régler peuvent rapidement devenir un obstacle pour travailler, déposer les enfants ou accéder aux soins. La CAF rappelle que cette aide peut atteindre "500 euros concernant la/les réparation(s) du véhicule", et un montant équivalent peut être mobilisé pour participer à l'assurance tant que le contrat n'est pas résilié. Les deux soutiens restent toutefois plafonnés à 500 euros au total.
L'aide couvre de nombreuses réparations essentielles : pneus, freins, batterie, vidange, entretien mécanique ou intervention urgente justifiée par un devis. Certaines CAF étendent même le dispositif au dépannage ou au remplacement de pièces essentielles. L'objectif reste le même : éviter l'immobilisation d'un véhicule indispensable à la vie quotidienne, en particulier dans les zones rurales ou périurbaines où l'absence de transports en commun complique les déplacements.
Conditions d'éligibilité : des critères précis
L'aide vise les familles modestes déjà allocataires. Trois critères essentiels doivent être réunis :
- percevoir une prestation familiale ;
- avoir au moins un enfant de moins de 20 ans ;
- disposer d'un quotient familial inférieur ou égal à 900 euros.
Ce quotient, calculé selon les revenus et la composition du foyer, conditionne le montant des aides versées par la CAF. L'aide peut également concerner les deux-roues si le véhicule est indispensable aux déplacements quotidiens.
Au-delà des critères financiers, l'éligibilité repose aussi sur la nécessité du véhicule : trajets professionnels, recherche d'emploi, obligations familiales ou besoins médicaux. La CAF recommande donc de préciser clairement la situation lors de la demande.
Une procédure encadrée et gérée par un travailleur social
La demande ne peut pas être déposée directement par l'allocataire. C'est un travailleur social qui constitue le dossier et transmet la demande à la CAF. Plusieurs justificatifs sont obligatoires :
- un devis de réparation ou un avis d'échéance d'assurance ;
- la copie du permis du demandeur ;
- la carte grise au nom du demandeur ou du conjoint ;
- l'attestation d'assurance (pour une réparation) ;
- le RIB du professionnel intervenant.
Une fois le dossier validé, la CAF règle directement le garage après réception de la facture. Pour l'assurance, l'assureur reçoit la somme après signature du contrat de crédit social par l'allocataire. Cette procédure garantit que l'aide est utilisée conformément à son objectif : éviter une résiliation et maintenir le véhicule en circulation.
Malgré son intérêt, ce dispositif souffre d'un manque de visibilité. Les CAF locales communiquent peu, entraînant un non-recours massif alors qu'il peut s'avérer déterminant pour maintenir l'emploi, la santé et l'autonomie des foyers. Une panne peut immobiliser un véhicule, mais aussi fragiliser une famille ; cette aide vise précisément à éviter ce basculement.
La rédaction d'Assurland