Sur le marché de l'occasion, un faible kilométrage ou une carrosserie impeccable ne sont pas toujours synonymes de fiabilité. D'après une étude carVertical menée en France, les véhicules anciens restent les plus exposés à la fraude et aux sinistres non déclarés, mais certains modèles récents cachent eux aussi de mauvaises surprises. Les experts ont passé au crible des milliers de rapports d'historique afin de déterminer dans quelle mesure l'âge d'un véhicule influe sur les risques de triche ou de dommage.

Fraude au compteur : les vieilles voitures toujours en première ligne

En matière de manipulation du kilométrage, les modèles produits au début des années 2000 conservent une longueur d'avance... dans le mauvais sens du terme. Les voitures fabriquées en 2002 affichent le taux le plus élevé de fraude avec 5,4 % de compteurs trafiqués. Les millésimes 2003 et 2004 suivent de près, autour de 4,8 %.

Les escrocs profitent donc de cette peur pour se faire de l'argent”, précise carVertical, rappelant que les acheteurs hésitent souvent à acquérir des véhicules ayant beaucoup roulé.

Si la manipulation du compteur devient plus rare sur les modèles récents, elle n'a pas disparu. En 2023, 1,3 % des voitures récentes présentaient encore un kilométrage falsifié. Les tricheurs ciblent désormais les véhicules récents et plus onéreux, avec des modifications beaucoup plus marquées : les modèles de 2022 ont vu leur compteur diminuer en moyenne de 165 100 kilomètres, un record. Cette tendance montre que la fraude s'est déplacée vers le haut de gamme, où les pertes financières pour l'acheteur peuvent être considérables.

Accidents : les anciens modèles accumulent les sinistres, les récents coûtent plus cher à réparer

Les véhicules les plus anciens ne sont pas seulement les plus touchés par la fraude : ils sont aussi les plus accidentés. Selon carVertical, 58,1 % des voitures produites en 2008 ont déjà été impliquées dans au moins un accident. Entre 2004 et 2008, plus d'une voiture sur deux présente un sinistre enregistré.
Ce taux diminue pour les véhicules récents, mais les réparations deviennent bien plus coûteuses. En 2000, un dommage moyen se chiffrait autour de 2 000 euros, contre 6 300 euros pour un modèle de 2020 et jusqu'à 12 900 euros pour une voiture produite en 2023.

Le prix élevé des pièces et la complexité des technologies embarquées” expliquent cette inflation, souligne carVertical. Même si les voitures récentes semblent mieux protégées, les statistiques montrent une légère hausse du taux de sinistralité : 18,4 % des modèles 2021 et 15,9 % des modèles 2022 présentaient des dommages, avant une remontée à 21,6 % pour ceux de 2023.

Un réflexe devenu essentiel : vérifier l'historique d'un véhicule

Pour éviter les mauvaises surprises, consulter l'historique complet d'un véhicule d'occasion avant l'achat est désormais une précaution incontournable. Un rapport carVertical permet d'accéder à de nombreuses données : kilométrage réel, historique des accidents, changements de propriétaires, et documents officiels. L'opération est simple : il suffit de saisir le numéro VIN, visible sur la planche de bord ou les papiers du véhicule pour obtenir un rapport détaillé.

Cette démarche peut faire toute la différence. “Un pare-chocs enfoncé ou quelques rayures superficielles ne sont pas vraiment un problème, mais une voiture ayant subi un accident majeur, c'est une autre histoire”, rappelle carVertical. En 2023, l'âge moyen des voitures vérifiées par les utilisateurs français atteignait 11 ans, contre 10,2 ans l'année suivante — preuve que les acheteurs se montrent de plus en plus prudents face à la multiplication des fraudes.

Grâce à ce type de contrôle, il devient plus simple d'évaluer la vraie valeur d'un véhicule d'occasion et d'éviter de payer pour une voiture trafiquée ou accidentée, même si elle brille encore sous le polish.



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