Les 20 et 21 septembre 2024, la Halle des Blancs Manteaux à Paris accueillera le Forum Santé de la Femme, un événement inédit destiné à sensibiliser et informer sur les enjeux actuels de la santé féminine. Gratuit et ouvert à toutes, ce forum entend favoriser une prise de conscience collective autour des comportements préventifs, des dispositifs de santé disponibles, et des démarches administratives nécessaires pour un meilleur accès aux soins. Alors que des inégalités criantes persistent dans la prise en charge des pathologies féminines, le forum se présente comme une occasion de dresser un état des lieux de ces retards historiques et des efforts déployés pour les combler.
Les besoins spécifiques des femmes ont été largement ignorés par la recherche médicale. Les essais cliniques, en grande partie conçus autour de patients masculins, n'ont pas tenu compte des différences biologiques et hormonales dans leurs diagnostics.
Un constat corroboré par le "World Health Statistics 2024", un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en mai dernier et qui souligne l'étendue des disparités dans la prise en charge des maladies féminines.
Les maladies non transmissibles, comme les AVC et les maladies cardiovasculaires (dont on pensait qu'elles touchaient plus les hommes), sont responsables de près de 47 % de la mortalité féminine mondiale.
En France, 42 % des femmes victimes d'infarctus ne sont pas diagnostiquées à temps car leurs symptômes diffèrent de ceux observés chez les hommes. Pourtant les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes avec environ 75 000 décès annuel.
Les maladies chroniques comme l'endométriose, qui touche près de 10 % des femmes en âge de procréer, sont également concernées. En moyenne, il faut sept ans pour obtenir un diagnostic d'endométriose, un délai inacceptable qui aggrave les douleurs et expose à des complications. Cette pathologie, pourtant courante, demeure sous-diagnostiquée, faute de recherche et de financement adéquats.
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Le Forum Santé de la Femme à Paris, qui se déroulera les 20 et 21 septembre 2024, vise à aborder ces enjeux en offrant un espace de dialogue et de sensibilisation.
Le forum proposera une série de conférences et d'ateliers animés par des experts de la santé, des chercheurs, et des représentants d'organisations dédiées à la santé féminine. Seront abordés la prévention des maladies chroniques, comme le cancer du sein et les maladies cardiovasculaires, les troubles hormonaux et gynécologiques, et la santé mentale. Des sessions spécifiques seront également consacrées à la sensibilisation sur les violences faites aux femmes et à l'impact de celles-ci sur la santé.
Par ailleurs, des stands d'information fourniront des conseils pratiques sur l'accès aux dispositifs de prévention, comme les mammographies gratuites, les dépistages du cancer du col de l'utérus, ou encore les campagnes de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV).
Les participantes pourront également se renseigner sur les droits en matière de santé, les démarches administratives pour accéder aux soins, ainsi que sur les ressources disponibles pour les femmes en situation de vulnérabilité.
Alors que les inégalités de genre continuent de marquer la prise en charge médicale des femmes, un secteur émerge pour répondre aux besoins spécifiques de santé féminine : la Femtech. Ce terme, contraction de "female technology", désigne l'ensemble des innovations technologiques dédiées à la santé des femmes. La Femtech se présente comme une réponse directe aux lacunes historiques de la médecine traditionnelle, qui a longtemps négligé les besoins spécifiques des femmes, tant dans les diagnostics que dans les traitements.
Le secteur de la Femtech englobe une vaste gamme d'outils, incluant des applications mobiles, des dispositifs connectés, des solutions de télémédecine, et des plateformes de suivi de santé axées sur des problématiques féminines telles que la fertilité, la grossesse, la santé menstruelle, la ménopause, et bien d'autres.
Ces technologies permettent non seulement de personnaliser le suivi médical, mais aussi de collecter des données précieuses pour améliorer la recherche sur les maladies spécifiquement féminines.
Selon le cabinet de conseil Frost & Sullivan, le marché mondial de la Femtech pourrait atteindre 50 milliards de dollars d'ici 2025.
Cette montée en puissance est notamment alimentée par une prise de conscience des besoins non satisfaits en matière de santé féminine, ainsi que par l'évolution des mentalités vers une approche plus inclusive et équitable de la médecine.