Le nouveau baromètre publié par l'Association des Maires de France (AMF) et la Mutualité Française (FNMF) permet de mettre en lumières les inquiétudes récurrentes des Français au sujet de leur santé. Les déserts médicaux, le temps d'attente aux urgences, les craintes sur qualité de l'air, ou encore le manque de places en EHPAD font ainsi partie des sujets majeurs pour les années à venir, dans un pays qui entend repenser son offre de soins à la suite du Covid-19.
Cette année 2020 si particulière, marquée une pandémie et une mise à rude épreuve de nos systèmes de soins, nous a amené à repenser de nombreux aspects de nos vies liés à la santé. C’est dans cette optique que L’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, et la Mutualité Française, ont mis sur pied un baromètre qui recensent différentes interrogations formulées par les Français autour d’enjeux tels que la problématique de l’accès aux soins, de la santé environnementale, de l’accueil des jeunes enfants, du handicap, ou encore de l’autonomie.
Ce nouvel indicateur (appelé « Baromètre santé-social ».), souhaite à la fois servir de levier pour remonter des problématiques très précises, tout en mettant également en lumière des initiatives mises en œuvre localement pour y remédier, par les municipalités et les mutuelles.
La première des préoccupations relevées par cette étude concerne la répartition de l’offre de soin. La crise liée au Covid-19 l’a, hélas, parfois révélée cruellement. On pense aux manques de personnels et de matériels constatés dans certains hôpitaux, ou encore à la nécessité de transférer des patients d’une ville à l’autre.
En l’état, le rapport de l’AMF et de la Mutualité Française dresse le constat de « la nécessité de poursuivre les efforts pour adapter l’offre de santé aux besoins de la population en lien avec les spécificités territoriales ». Et pour cause, selon la DREES, on dénombrait (en 2019) 151 médecins généralistes en France pour 100 000 habitants. Mais cette moyenne continue de masquer des écarts importants, et qui menacent de plus de se creuser dans les années à venir.
Un département comme la Seine-et-Marne ne peut par exemple compter que sur 96 médecins pour 100 000 habitants, tandis qu’à Paris ils sont au nombre de… 242. Un constat qui pourrait, de plus, s’aggraver rapidement avec le départ à la retraite de praticiens qui avaient fait le choix de rester dans des zones sinistrées médicalement (en 2019, un médecin généraliste sur trois avait plus de 60 ans). Une offre amenée donc à se réduire par endroit, alors que la demande, elle, augmente avec le vieillissement de la population : l’égal accès géographique aux soins mérite donc d’être pleinement intégré aux prochaines réflexions sur la bonne santé future des Français.
Autre sujet d’insatisfaction récurrent : les délais d’attente aux urgences hospitalières. En Ile-de-France, le baromètre chronomètre une durée médiane d’attente de 2 heures 40. Pour un quart des patients, la durée se situe entre quatre et huit heures, et dépasse même les huit heures pour 10% d’entre eux.
Cette situation pourrait être amenée à changer dans les années qui viennent. C’est en tout cas la volonté du gouvernement, qui a voté la mise en place d’un « forfait patient urgences », payable à chaque passage aux urgences non suivi d’une hospitalisation. L’ambition, en tout cas affichée, n’est pas d’endiguer l’affluence en faisant payer pour les « petits bobos », même si, dans les faits, les patients démunis financièrement risquent de ne plus se présenter aux urgences.
Autre source d’inquiétude pour les Français : l’influence de leur environnement direct sur leur santé. 92% d’entre eux, note le Baromètre, estiment en effet qu’il pourrait avoir une influence cruciale sur leur bien-être. Les pesticides, la pollution des sols et de l’air, ainsi que la qualité de l’eau du robinet, sont particulièrement visés.
Sur la qualité de l’air, l’impact sur la santé est déjà quantifié : elle causerait la mort de 48 000 à 76 000 personnes tous les ans en France. Le manque d’effort national en la matière est lui aussi mesurable, puisque la France a été récemment renvoyée devant la Cour de justice de l’UE, pour dépassements récurrents des taux autorisés.
Les inquiétudes croissantes autour des perturbateurs endocriniens, présents notamment dans certains produits cosmétiques, ainsi que sur l’influence des pesticides dans la survenue de maladies chroniques, comme les cancers, seront également à surveiller de près dans les années qui viennent, note l’enquête.
Pour finir, l’inégal accès aux structures destinées à accueillir le petit et le grand âge est lui aussi un indicateur précieux. Le taux d’équipement en établissements pour personnes âgées s’établit en France à 124,3 places pour 1 000 personnes de 75 ans et plus à fin 2018. Ce ratio est en augmentation depuis 2007, mais souvent à la faveur des zones rurales. La récente création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale consacrée à la dépendance pourra peut-être rebattre les cartes.
Le problème récurrent des places en crèches n’a, lui, pas d’horizon aussi prometteur devant lui, et demeure un souci chronique. En 2017, les 20 départements les mieux dotés ont un taux d’accueil près de 2 fois supérieur à celui des 20 départements les moins bien dotés. Un déséquilibre flagrant qui semble toujours aussi difficile à ajuster.
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