Si en France 95 % des personnes sont couvertes par une assurance santé complémentaire, ce taux baisse à 90 % en Ile-de-France, selon une étude menée par le Parisien et la Cosem. En Ile-de-France les patients sont également 44 % à avoir déjà renoncé aux soins.
La santé, un luxe en Ile-de-France ? En avril dernier, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiait une étude affirmant que près de trois millions de Français ne possédaient pas d’assurance santé complémentaire, soit environ 5 % de la population. Travailleurs précaires, chômeurs ou encore inactifs, ces Français ne bénéficiant pas de mutuelle santé représentent une part encore plus importante dans la seule région d’Ile-de-France. Selon un sondage réalisé par l'institut Ipsos pour le baromètre de la santé le Parisien-Cosem, 10, 5 % des Franciliens ne sont pas couverts par une complémentaire santé. Un taux qui grimpe à 15 % chez les moins de 35 ans.
Département par département, c’est en Seine-Saint-Denis (15,4 %) que l’on trouve le plus de personnes ne souscrivant pas de mutuelle santé. Le Val-d'Oise (12,1 %) et Paris (10,7 %) complètent ce triste podium. Si l’on s’attache à leur profession et catégorie socioprofessionnelle, 21 % ont des inactifs, 15 % des employés, 14,7 % des ouvriers, 14,3 % des professions indépendantes et 5 % des retraités.
Le panorama dressé par cette étude interroge en deux points. Depuis la réforme de 2016, les employés et ouvriers doivent en effet bénéficier d’une complémentaire d’entreprise, avec une prise en charge d’au moins 50 %. Le second concerne les catégories les plus modestes. Pour ces derniers, il existait jusqu’à peu l'ACS (Aide à la complémentaire santé) et la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire). Depuis le 1er novembre ces deux aides ont fusionné pour créer la Complémentaire santé solidaire. Une couverture dont le coût varie selon les revenus (entre 0 et 30 €/mois).
Ne pas bénéficier de couverture d’assurance santé complémentaire n’est pas sans conséquence pour ces personnes, notamment en raison du reste à charge. Si l’on y ajoute le manque de médecins, les patients d’Ile-de-France connaissent d’importantes difficultés pour accéder aux soins. Ainsi, selon le sondage, 54 % ont déjà renoncé à un rendez-vous chez le dentiste, 35 % chez l’ophtalmologue, 30 % chez le gynécologue, 18 % chez l’ORL, 10 % chez le pédiatre ou encore 46 % chez le généraliste. Plus globalement, 44 % ont déjà dû renoncer à des soins et 25 % ont été contraints d’interrompre des soins en cours.
Ce renoncement aux soins est généralisé à toute la France. En novembre 2019, un sondage BVA pour Le Journal du Dimanche (JDD), dévoilait que 63 % des Français y avaient déjà renoncé. Selon elle, aussi, les plus touchés par ce mauvais accès aux soins sont incontestablement les plus défavorisés. Ces chiffres « « confirment ainsi le lien entre vulnérabilité économique et accès aux soins », indiquaient notamment les auteurs du sondage.
Si l’OCDE juge le système médical français très fonctionnel, beaucoup regrettent sa constante dégradation depuis plusieurs années. L’étude du Parisien met également ainsi en exergue que, selon 48 % des Franciliens, la qualité des soins se serait considérablement dégradée depuis 5 ans. Un sentiment encore plus prégnant chez les 35-59 ans (55 %). Plus que le reste à charge, c’est donc bien la dégradation du de système de santé qui est pointée du doigt. Et malgré une offre de soins étant la plus dense de France, l'Ile-de-France apparaît comme l’une des régions les plus impactées par cette crise.
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