La loi Badinter, entrée en vigueur en 1985, a révolutionné le monde de l’assurance. Cette loi a été mise en place pour encadrer le marché de l'assurance et harmoniser les procédures entre les assurances auto et deux-roues. Le tout pour protéger les assurés en cas d'accident de la route.
La Loi Badinter, n°85-677, votée le 5 juillet 1985, vise à protéger et à indemniser toutes les victimes d’un accident de circulation, à l’exception du conducteur.
Sont considérées comme victimes :
Tous sont considérés comme des victimes et peuvent donc bénéficier d’une indemnisation de la part de l’assureur qui couvre la responsabilité civile (RC) du conducteur en faute. Le champ d'application de la loi est en conséquence assez vaste.
Ainsi, la loi Badinter oblige tous les assureurs à contacter les victimes et à les informer de leurs droits. Après l'étape de l'évaluation de la totalité des préjudices causés par l’accident, la loi impose aussi aux compagnies d’assurance de proposer des offres d’indemnisation à l’ensemble des victimes.
Pour rappel, la responsabilité civile est la garantie minimale obligatoire pour pouvoir circuler avec un véhicule à moteur. Elle permet en cas d'accident de couvrir les dommages corporels et matériels causés à autrui.
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3 conditions doivent être respectées pour que la loi Badinter s’applique et permette d'obtenir une indemnisation :
D’après l'article L211-8 du Code des assurances, la loi concerne uniquement les victimes "d’accident de la circulation dans lequel est impliqué un véhicule terrestre à moteur ainsi que ses remorques ou semi-remorques, à l'exception des chemins de fer et des tramways circulant sur des voies qui leur sont propres".
La loi Badinter s'applique dès la signature du contrat d'assurance et à tous les sinistres couverts par le contrat.
Dans le cadre de la loi Badinter, la compagnie d’assurance prendra en charge les victimes, piétons, conducteurs, passagers, cyclistes et les dommages causés aux biens matériels.
Certaines victimes sont nommées “super privilégiées”. Cela concerne :
D’après l’article 3 de la loi Badinter, toutes les victimes (piéton, cycliste ou passager), hors conducteurs, sont indemnisées. Sauf si une faut inexcusable est reconnue dans l’accident.
“Les victimes, hormis les conducteurs de véhicules terrestres à moteur, sont indemnisées des dommages résultant des atteintes à leur personne qu’elles ont subis, sans que puisse leur être opposée leur propre faute à l’exception de leur faute inexcusable si elle a été la cause exclusive de l’accident. (Article 3)".
D’après l’article 4 de la loi Badinter, le conducteur pourra être indemnisé à 100 % des dommages corporels subis uniquement s’il n’a pas commis de faute.
Article 4 “La faute commise par le conducteur du véhicule terrestre à moteur a pour effet de limiter ou d’exclure l’indemnisation des dommages qu’il a subis."
La loi Badinter prévoit également une indemnisation des dommages matériels comme le véhicule, les biens mobiliers ou immobilier, les effets personnels, etc.
Toutefois, certains biens délivrés sur prescription médicale ne pourront être indemnisés comme par exemple des lunettes, des prothèses, etc.
À noter : en cas de prêt de volant, le propriétaire du véhicule pourra se retourner contre le conducteur
La loi Badinter de 1985 reconnait 3 types de préjudices :
Pour être indemnisé dans le cadre de la loi Badiner, il faut respecter certains délais auprès de son assureur.
La démarche et les délais pour être indemnisé au titre de la loi Badinter sont les suivants :
Il permet d’évaluer le préjudice subi et d’informer la victime.
En cas de dommages corporels, la victime doit effectuer une expertise médicale auprès d’un médecin. Il peut s'agir du médecin de l’assureur ou du médecin-conseil de son choix). L’ensemble donne lieu à un rapport d’expertise qui sert de base pour établir les responsabilités.
Cette offre doit parvenir à la victime dans un délai de trois mois après demande d’indemnisation. Et au maximum huit mois après l’accident de la route.
La victime peut accepter l’offre, en demander une nouvelle, ou la refuser.
En cas d’acceptation, l’assuré recevra l’indemnisation sous 45 jours.
2 exceptions d’indemnisation existent si :
Lorsque le responsable de l’accident n’a pas d’assurance auto ou roule sans permis de conduire, c’est le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) qui se chargera d’indemniser les victimes et de poursuivre le conducteur non-assuré. C'est généralement l'assurance de la ou des victimes qui saisit le FGAO.
Si vous êtes victime d’un accident provoqué par un cycliste, c’est son assurance responsabilité civile qui vous indemnisera. Vous pouvez en plus être couvert par votre garantie Accidents de la Vie, souvent comprise dans les assurances habitation, et recevoir une indemnisation supplémentaire.
Le constat amiable n’est pas obligatoire dans un accident impliquant un vélo. Il peut toutefois être rempli si un automobiliste en a un à disposition. Il permet une indemnisation plus rapide.
Une indemnisation peut être refusée si la faute de la victime est inexcusable et que cette faute est l'unique cause de l'accident. C'est le cas de figure d'un piéton ivre vient s’allonger volontairement de nuit sur une route sans éclairage. De même, le conducteur peut être exonéré d'indemnisation si la victime a recherché intentionnellement le dommage, par exemple par intention suicidaire.
Un conducteur d'automobile sera en tort en cas d'accident avec un cycliste, même si celui-ci n'a pas respecté le Code de la route. Globalement, les conducteurs de véhicules motorisés sont toujours en tort en cas d'accident avec un cycliste.
Les piétons sont très protégés par le code de la route et ont toujours la priorité sur la chaussée.
Le principe de la loi Badinter est d'indemniser en cas d'accident impliquant un véhicule terrestre à moteur. Sauf si leur faute a été la cause exclusive de l'accident.
À partir des années 1960, les législateurs estiment que la victime d'un accident de la route mérite toujours d'être indemnisée. Cela même si sa faute est pour partie avérée.